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IV III II I
le cAnnAbiS
Quels sont les effets cognitifs à long terme du
cannabis ? chez les sujets psychotiques (voir p. 36),
des effets à long terme du cannabis sur les structures
cérébrales ont clairement été mis en évidence. en
revanche, chez les sujets sains, « en l’état actuel de
nos connaissances, souligne Yannick Morvan, maître
de conférences en psychologie et chercheur associé
à l’inserm, si l’on observe des effets cognitifs mar-
qués à court terme (difficulté à prendre des décisions,
à maintenir son attention, à mémoriser), la situation
est plus complexe concernant les effets cognitifs à
long terme car ils dépendent probablement de dif-
férents facteurs de vulnérabilité ». en effet, chez
certains consommateurs non réguliers et n’ayant
pas commencé à fumer trop précocement du can-
nabis (c’est-à-dire avant 18, voire 15 ans), il est pos-
sible que ces effets soient limités et transitoires. en
revanche, chez des sujets vulnérables (consomma-
tion précoce, dépendance, consommation intense,
dépendance, vulnérabilité aux troubles psychotiques,
etc.), il y a des effets cognitifs à long terme (mesurés
sur plus de 20 ans), qui se manifestent même si la
personne arrête de consommer du cannabis. chez
les consommateurs réguliers, mais non vulnérables,
il y a des effets cognitifs à long terme, mais il n’est
pas exclu qu’il soient transitoires, la personne pou-
vant retrouver ses facultés cognitives lorsqu’elle
arrête de fumer.
l
Les études sur le lien entre consommation de
cannabis et résultats scolaires sont rares et contro-
versées. il est vrai qu’il n’est pas facile de faire
la part, dans de mauvais résultats scolaires, de
ce qui est dû à la consommation de cannabis, au
manque de sommeil, à un mauvais climat familial,
à une condition sociale défavorisée, etc. en 2010,
les néo-zélandais, qui, au niveau mondial, ont les
consommations parmi les plus élevées, ont publié
sur le sujet une étude menée sur 6 000 jeunes néo-
zélandais et australiens. conclusion : les taux de
réussite scolaire sont plus élevés pour ceux qui
n’ont pas consommé du cannabis avant l’âge de
18 ans et plus faibles pour ceux qui en ont fait
l’expérience avant 15 ans.
l
les effets cognitifs
à long terme : certitudes
et interrogations
Des effets controversés
sur les performances
scolaires
D’après une étude publiée en 2010,
la consommation précoce de cannabis
expliquerait
17 %
des échecs en fin de lycée
et
5 %
des échecs pour l’entrée à l’université
chez les jeunes en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Drug & Alcohol Dependance
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N
bR
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f
Aujourd’hui, trouver
un peu de shit, ça prend
5minutes. C’est hyper
facile. On appelle 5 ou
6 personnes, et voilà. Au début on est
très content, ça détend et puis il y a
un côté très social, on est entre potes,
ça libère la parole, on ne se prend
plus la tête, on se lâche, c’est cool.
J’ai commencé à fumer quasiment tous
les jours, puis plusieurs fois par jour.
Mais au bout d’unmoment ça lasse,
on a beau fumer ça ne vient pas,
on reste normal, on est pas détendu,
ce n’est pas comme d’habitude. Un joint
sur 10me fait plaisir. Et pourtant ma tête
réclame le cannabis ! Je croyais pouvoir
contrôler ma consommation, mais non.
J’arrivais àm’arrêter 10 ou 15 jours,
mais ensuite, impossible de résister.
C’est là que jeme suis décidé
à en parler aumédecin.
»
David,17 ans
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