Procréation assistée : en hausse malgré le manque de gamètes

L'Agence de la biomédecine vient de publier les données chiffrées françaises de l'assistance médicale à la procréation (AMP) : en 2005, 19 026 enfants sont nés par procréation assistée.

Par Chantal Le Restif, le 29/01/2008

En France, 1 enfant sur 625 issu d'un don de gamètes

Procréation assistée en hausse malgré le manque de gamètes

Entre 2002 et 2005, le nombre de procréations assistées n'a cessé d'augmenter malgré un manque chronique de dons de cellules sexuelles, spermatozoïdes ou ovocytes, la majorité des grossesses étant malgré tout obtenues dans un cadre « intra-conjugal », c'est-à-dire à partir des cellules sexuelles du couple.

7 784 dons de spermatozoïdes et 506 dons d'ovocytes ont abouti à la naissance de 1 293 enfants issus d'un tiers donneur, ce qui fait une naissance sur 625. Sur les 807 400 naissances enregistrées en 2005, 19 026 enfants (2,4%) sont nés grâce aux différentes techniques mises en œuvre par les 105 établissements cliniques et 205 laboratoires agréés que comptait la France cette même année.

Journées du Don de Gamètes 2008

L'Association "Les Enfants Kdos" organise à Paris, les vendredi 1er et samedi 2 février 2008, deux journées de promotion du don de gamètes à l'intention des professionnels et du grand public. Conférences, ateliers, forum de rencontre sont au programme.

Voir sur leur site : http://www.enfantskdos.fr/journee-du-don.asp

20 à 25 % de chances de réussite

D'après le Consortium européen de la European Society for Human Reproduction, qui regroupe les données de 28 pays, « la France est loin du peloton de tête avec des taux de grossesses multiples qui restent très élevés et un taux d'implantation des embryons plus bas ». Contrairement aux autres pays où l'accès à l'AMP est plus facile pour des femmes jeunes, pas forcément infertiles – comme en Espagne où la loi permet l'insémination de femmes célibataires en âge de procréer –, les Françaises n'y accèdent qu'après cinq années d'infertilité.

L'Agence de biomédecine propose « d'améliorer les pratiques de stimulation ovarienne et d'élaborer une politique de transfert embryonnaire plus adaptée ». Un objectif essentiel si l'on considère qu'en France les chances de grossesses stagnent encore à 20-25% alors que, dans d'autres pays européens, elles peuvent atteindre 40-45%.

Chantal Le Restif le 29/01/2008