À l'Institut national des sciences appliquées de Lyon (Insa), des chercheurs en blouse blanche trient des ordures ménagères et testent un prototype de décharge. Objectif : évaluer les performances d'un procédé de traitement des déchets encore inexploité en France, la décharge bioréacteur. À l'heure où un groupe d'experts français pointe l'insuffisance de la prise en compte du méthane dans le réchauffement global, l'enjeu est essentiel.
Ce système devrait permettre de récupérer la totalité du biogaz, en particulier du méthane généré par les déchets lors de leur décomposition, grâce à la réutilisation des « lixiviats »* produits par la décharge. L'expérience, qui va durer deux ans, simule des phénomènes qui évoluent normalement durant vingt à trente ans. La décharge bioréacteur préfigure peut-être les décharges du futur.
* Les « lixiviats » sont les eaux qui se sont infiltrées dans la masse des déchets au cours de la phase d'accumulation des déchets. Très chargés en substances polluantes, ils nécessitent des traitements coûteux dans les stations d'épuration.
La production de déchets ménagers en France
Chaque Français jette 360 kg de déchets par an, soit 1 kg par jour et par habitant. 38% de ces déchets sont stockés en décharge, 43% incinérés, 18 % recyclés et le reste valorisé biologiquement (compost par exemple). Il en coûte en moyenne à chacun d'entre nous environ 60 euros de traitement par an. En quarante ans, la production de déchets ménagers a doublé en France.