Vaccin contre le Sida : nouvel appel à volontaires

Alors que le sida ne cesse de croître dans le monde entier, l'ANRS lance un nouvel appel à volontaires pour tester l'ébauche d'un vaccin contre le VIH.

le 01/12/2004

Les derniers chiffres

En cette fin d’année 2004, Onusida tire la sonnette d’alarme. L’épidémie – qui en un peu plus de vingt ans a déjà fait 23 millions de morts – s’est fortement féminisée : les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des 37,2 millions d’adultes de 15 à 49 ans vivant avec le virus dans le monde. Selon Onusida, « les millions de femmes qui subissent le viol et les violences sexuelles dans le monde n’ont pas le choix de l’abstinence ou celui de se protéger ». La Journée Mondiale contre le Sida organisée le 1er décembre dernier avait ainsi pour thème « Le VIH et le SIDA chez les femmes et les jeunes filles ».

En France, l’épidémie reste active avec quelque 6 000 nouveaux diagnostics de séropositivité en un an. Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), le nombre de personnes vivant avec le sida approche les 27 000. Au total, depuis le début de l’épidémie, 58 411 cas de maladie ont été notifiés en France.

Appel à volontaires

Dans ce contexte, l’Agence National de Recherches sur le Sida (ANRS) lance un appel à volontaires pour participer à un nouvel essai d’un éventuel vaccin contre le sida.

La mise sur le marché d'un vaccin de première génération susceptible d’éliminer, ou au moins d’atténuer fortement la maladie, n’est pas attendue avant 2010, voire 2013. Les différentes préparations vaccinales étudiées actuellement dans le monde nécessitent en effet de nombreuses étapes de tests et de validations. Celui proposé par l’ANRS constitue ainsi le premier essai en phase II* organisé en Europe.

Phase I, Phase II, Phase III

Les essais de phase I sont menés sur des groupes de personnes séronégatives, à faible risque d’être infectées par le VIH. Ils ont pour but d’évaluer la tolérance de l’organisme aux préparations vaccinales et leur capacité à induire des réponses immunitaires.

C’est seulement quand un essai de phase I a montré qu’un produit est bien toléré et induit des réponses immunitaires, dirigées contre plusieurs protéines du virus et persistantes que le produit est évalué en phase II sur un grand nombre de personnes. L’objet des essais de phase II est de déterminer les meilleures conditions d’induction de réponses immunitaires.

L’efficacité de la préparation vaccinale à protéger contre l’infection ne peut être testée dans un essai de phase III, mené sur des milliers de personnes, que lorsque les phases I et II ont été concluantes.

ANRS

« Nous avons besoin de façon urgente de 70 volontaires séronégatifs, âgés de 21 à 50 ans, ayant un faible risque de contamination par le virus du sida et prêts à s'engager bénévolement dans un essai de plusieurs mois à Paris, Toulouse, Nantes ou Marseille, précise ainsi le Pr Michel Kazatchkine, directeur de l'ANRS. Mais compte tenu des critères de sélection, pour avoir 70 volontaires, il faut qu'au moins 700 personnes répondent à l'appel. »

Elisabeth était volontaire lors d'un précédent essai. Elle témoigne.

Les volontaires participeront à un essai vaccinal visant à définir la « meilleure dose du candidat-vaccin » ANRS VAC 18, permettant de provoquer une réponse immunitaire. Mais vérifier l'existence d'une stimulation du système immunitaire ne suffit pas pour en conclure à un rôle protecteur vis-à-vis du virus du sida. Les volontaires participant aux essais ne doivent donc pas espérer une éventuelle protection, d'où une large information des candidats potentiels et le choix fait par l'ANRS de ne recruter que des personnes à faible risque de contamination.

Cet essai en phase II, dont les résultats devraient être connus fin 2006, fait suite à un premier essai (phase I) ayant pour but de vérifier si le produit est bien toléré et provoque des réponses immunitaires. D'éventuels essais à grande échelle (phase III), destinés à vérifier l'efficacité de vaccins ayant passé avec succès les phases précédentes ne sont pas prévus par l'ANRS avant 2007, voire 2009, et risquent de poser des problèmes de financement. Selon le Pr. Kazatchkine, de tels essais coûteront de 50 à 150 millions de dollars. Sans doute faudra-t-il envisager d'aborder cette prochaine étape en partenariat avec les États-Unis.

Vous êtes volontaires ou vous voulez en savoir plus ?
Contactez ce numéro vert :
0 800 156 156

le 01/12/2004