Des médicaments dans la tourmente

Aspirine UPSA vitamine C : insuffisant
Efferalgan Vit C : insuffisant
Di-Antalvic suppositoire : insuffisant
Parfenac : insuffisant
Mycolog : insuffisant
Cuterpès : insuffisant
Vasodilatateurs : insuffisant
Non, ce ne sont pas les résultats du baccalauréat mais la liste des 835 médicaments “recalés” par la Commission de la transparence. Pas de rattrapage pour eux et comme sanction leur remboursement passe de 65% à 35%. Le gouvernement veut faire des économies…

Par Isabelle Huau, le 12/11/2001

L’évaluation

Le caducée...

La Commission de la transparence a pour mission de fournir au ministère de la Santé, un avis sur l'intérêt d'un médicament en le comparant aux médicaments existants. Elle évalue le produit – son efficacité, ses effets indésirables, son caractère curatif, préventif – et émet un avis en fonction des autres produits.

Plusieurs niveaux de service médical rendu (SMR) ont ainsi été définis :
– SMR majeur ou important ;
– SMR modéré ou faible mais justifiant cependant le remboursement ;
– SMR insuffisant pour justifier une prise en charge.

Entre 1999 et 2001, la Commission a évalué le SMR de l'ensemble des médicaments remboursables. Et sur les 4 500 médicaments remboursés par la Sécurité sociale, 835 ont obtenu la mention “SMR insuffisant”.

Insuffisant ne signifie pas inutile ou inefficace. Si certains de ces 835 médicaments sont réellement inefficaces ou moins efficaces que des médicaments présents sur le marché, d'autres ont été déclassés car ils contiennent des substances illégitimes dans leur indication (par exemple aspirine et vitamine C, la vitamine C n'apportant rien dans le soulagement de la douleur).

Les décisions

En fonction de cet avis, le gouvernement décide des sanctions à prendre. Il a pris la décision de baisser dans un premier temps le taux de remboursement de 65 à 35%. Cette première mesure devrait permettre une économie comprise entre 800 millions et 1 milliard de francs.

Elle fait partie du “plan médicament” dont l'objectif est d'endiguer (un peu) la flambée des dépenses de santé. Les médicaments représentent 15,5% des dépenses de santé contre 14,5% pour les honoraires et 53,4% pour les frais d'hospitalisation.

Moins chers

Autre surprise du gouvernement qui décide de baisser le prix de vente de médicaments dont l'efficacité n'est pas mise en cause (de 5 à 15%). Parmi eux, les trois médicaments les plus prescrits en France : le Mopral (anti-ulcéreux), le Tahor et le Zocor (anticholestérol). Des produits qui pèsent lourdement sur les comptes de la Sécurité sociale.

Mesure qui coûterait 900 millions de francs aux laboratoires pharmaceutiques qui grognent devant ce manque à gagner. Selon eux, ces mesures risquent de décourager les investisseurs et la recherche.

Isabelle Huau le 12/11/2001