le 21/02/2003

Le sperme, bon détecteur de chaleur

Les spermatozoïdes aiment le chaud. Une hausse de température d’à peine 0,5°C suffit à les attirer et à les faire se déplacer. C’est ce que démontre une étude effectuée sur des cellules de lapins et des cellules humaines par l'équipe du Pr. Eisenbach à l’Institut Weizmann en Israël. Une nouvelle donnée qui devrait à l’avenir permettre d’améliorer la fécondation in vitro grâce au guidage par la température. En effet, le signal chimique libéré par l’œuf prêt à être fécondé n’est perceptible par les spermatozoïdes que dans un champ limité. Et il ne pouvait donc pas expliquer à lui seul le voyage effectué par les spermatozoïdes depuis les trompes de Fallope.
Source : Nature Medecinevol 9, 1p. 49 - 150, fevrier 2003

Prédisposition à la lèpre

Une équipe internationale de chercheurs a identifié un gène de prédisposition à la lèpre sur le chromosome 6 humain. C’est en analysant des échantillons d’ADN de près de 100 familles vietnamiennes, incluant chacune plusieurs individus atteints par la maladie, que les scientifiques ont fait cette découverte. Elle devrait permettre de développer de nouvelles techniques de prévention. Chaque année, plus de 700 000 nouveaux cas de cette maladie sont diagnostiquées dans le monde.
Source : Inserm, Nature Genetics, vol.33, mars 2003.

Mort mystérieuse d’une brebis clonée

Matilda, première brebis clonée australienne, est morte brutalement le 2 février 2003. Malgré l’autopsie, son décès reste totalement inexpliqué. Depuis sa naissance en avril 2000, elle n’avait jamais présenté de problèmes de santé. Les scientifiques de l’Institut de recherche d’Australie du Sud avaient utilisé pour Matilda la même technique de clonage que pour Dolly, première brebis clonée au monde (Grande-Bretagne, 1996).
Source : BBC News, AFP

Coton génétiquement modifié

Une équipe de chercheurs germano-américaine a comparé les cultures de trois variétés de coton : le coton transgénique Bt, un coton conventionnel de la même variété et une troisième variété hybride locale. Résultat : le coton Bt, qui contient le gène de la bactérie Bacillus thuringiensis produisant une toxine mortelle pour le coléoptère, prédateur du coton, a permis d’utiliser 70% de pesticides en moins et a amélioré les rendements de 80%.
Source : Science, 299, 5608, 900-902.

Des vaches clonées, un lait amélioré

Pour la première fois, des chercheurs du centre de recherche AgRuakura de Hamilton ont réussi à cloner des vaches capables de produire un lait plus riche en protéines (caséine et kappa caséine). Objectif: faciliter la fabrication des fromages et ainsi faire des économies,. Reste à savoir si les autorités sanitaires accepteront ce type de produits. Au total, 126 tentatives auront été nécessaires pour obtenir 11 clones de vaches, dont 9 donnent un lait amélioré.
Source : Nature Biotechnology, 27 janvier 2003

Cosmétiques: fin de l’expérimentation animale

Le Parlement européen a adopté un projet de directive qui va interdire les tests de produits cosmétiques sur les animaux. L’interdiction sera généralisée en 2009, sauf pour trois types de tests (comme l’étude de la toxicité pour la reproduction) pour lesquels on ne peut se passer des animaux. Chaque année, 38 000 animaux étaient utilisés en Europe pour tester les cosmétiques.
Source : AFP

Le Gaucho reste autorisé pour le maïs

Le gouvernement a maintenu l’utilisation du Gaucho pour le traitement du maïs, provoquant la déception des apiculteurs pour qui cet insecticide est responsable de la mort des abeilles. Néanmoins, afin de comprendre pourquoi les colonies d’abeilles se raréfient, des zones d’observation où l’emploi du Gaucho sera suspendu, seront créées pour les comparer aux zones où il reste utilisé. La suspension du Gaucho pour le traitement des tournesols a, quant à elle, été prolongée de trois ans.
Source : Ministère de l’Agriculture

OGM : plus 12% de surfaces cultivées dans le monde

Les terres cultivées avec des organismes génétiquement modifiés (OGM) ont vu leur superficie totale augmentée de 12% en 2002. C’est la sixième année consécutive que ces cultures connaissent une croissance supérieure à 10%. Elles s’étendent désormais sur 58,7 millions d’hectares dans le monde. Quatre pays exploitent 99% des surfaces cultivées avec des OGM : les États-Unis (66% de la surface totale), l’Argentine (23%), le Canada (6%) et la Chine (4%).
Source : International Service for the Acquisition of Agribiotech Applications

Diabète et obésité liés par un gène

Le lien entre le diabète de type 2 et l’obésité vient d’être établi par des chercheurs qui ont identifié un gène lié à ces deux maladies. Ils montrent que l’activité du gène JNK est anormalement élevée chez les souris obèses et chez celles qui suivent un régime à haute teneur en graisses. Au contraire, les souris dépourvues de ce gène sont plus minces et plus sensibles à l’insuline, une hormone fabriquée par le pancréas qui permet au corps d’assimiler le glucose.
Source : Nature, 420, 333-336

Séquençage du génome de la souris

Grâce à un consortium international de chercheurs, plus de 95% du patrimoine héréditaire de la souris a été décrypté. Et finalement, peu de chose la sépare de l’homme : les deux espèces possèdent chacune 30 000 gènes dont plus de 80% sont communs. Ces données sont disponibles gratuitement sur le net, contrairement au précédent séquençage du génome de souris réalisé en juillet 2001 par la société américaine de biotechnologie Celera Genomics.
Source : Nature, 420, 456-462

Deux textes en faveur des OGM

Dans deux rapports distincts, les Académies de médecine et de pharmacie ainsi que celle de sciences se prononcent pour une « introduction raisonnée et prudente » des plantes transgéniques dans l’agriculture. Les académiciens avancent que « les avantages escomptés l’emportent sur les risques éventuels », sous-entendant que les OGM ouvrent de nouvelles perspectives pour l’alimentation, comme la réduction de l’usage de pesticides et d’insecticides ou l’amélioration de la qualité des aliments.
Source : Académies nationales de médecine, de pharmacie et de sciences

Durée de vie prolongée…

En diminuant de moitié le nombre de récepteurs de l’IGF-1 (Insulin-like Growth factor type 1) - qui régule la prolifération et la différenciation cellulaire - à la surface de toutes les cellules, Martin Holzenberg et ses collègues (Inserm, '' Croissance, différenciation et processus tumoraux '') sont parvenus à accroître de 26% la durée de vie des souris transgéniques sans altérer leur état de santé : ces animaux ont des rythmes biologiques et une activité physique normales, ils sont fertiles et resistent au stress oxydatif, cause du vieillissement cellulaire. Le récepteur de l’IGF-1 jouerait donc un rôle crucial dans la longévité.
Source : Nature , vol 420,pp.512 et 590

Thérapie cellulaire contre infarctus

Des cellules souches embryonnaires transplantées dans un cœur de rat ayant subi un infarctus se différencient spontanément en cellules cardiaques. Le myocarde récupère ainsi sa fonction mécanique. Et ce, sans aucun rejet. Ces résultats ouvrent une alternative à la greffe du myocarde, intervention chirurgicale lourde, nécessitant un traitement anti-rejet et présentant des effets secondaires dangereux à long terme.
Source : FASEB Journal vol 16 p1558-1566

Diabète et obésité liés par un gène

Le lien entre le diabète de type 2 et l’obésité vient d’être établi par des chercheurs qui ont identifié un gène lié à ces deux maladies. Ils montrent que l’activité du gène JNK est anormalement élevée chez les souris obèses et chez celles qui suivent un régime à haute teneur en graisses. Au contraire, les souris dépourvues de ce gène sont plus minces et plus sensibles à l’insuline, une hormone fabriquée par le pancréas qui permet au corps d’assimiler le glucose.
Source : Nature, 420, 333-336

Un gène responsable du retard mental

En étudiant des enfants très retardés issus de mariages consanguins, des chercheurs ont repéré un gène mutant sur le chromosome 4. Celui-ci assure normalement la synthèse de neurotrypsine, une protéine impliquée dans le mécanisme de transmission synaptique entre les neurones. C’est la première fois que l’on découvre un gène responsable de retard mental ailleurs que sur le chromosome sexuel X.
Source : Institut national de la santé et de la recherche médicale

Nouvelle étape vers un vaccin contre le sida

Des chercheurs américains de l'Institute of Human Virology (IHV, dirigé par le Français Robert Gallo, co-découvreur du virus du sida) et des laboratoires Advanced BioScience (Maryland) ont fait état de résultats encourageants dans la recherche d'un vaccin efficace contre un large éventail de souches du VIH. Ce dernier est en effet porteur, en surface, d'une protéine (gp120) qui possède des caractéristiques communes à toutes les souches du virus, leur permettant de s'accrocher aux CD4 (protéines de surface caractéristiques des lymphocytes T4). En associant gp120 et CD4, les chercheurs ont ainsi réussi à générer des anticorps qui neutralisent de nombreux isolats VIH-1. Cette combinaison (gp120-CD4) pourrait servir de modèle à la mise au point d'un vaccin.
Source : Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) et AFP Sciences n°1357

Nouvel espoir de vaccin anti-paludéen

Une équipe de chercheurs australiens et américains a expérimenté*, sur des souris, un nouveau vaccin neutralisant une toxine, la GPI (glycosylphosphatidylinositol), produite par le parasite responsable du paludisme. Après avoir fabriqué une version synthétique de cette toxine, ils l'ont attachée à une molécule porteuse suffisamment grosse pour déclencher une réaction du système immunitaire et une production d'anticorps capables de la détruire. L'injection de cette formule a permis la survie de 65 à 95% des souris – contre 100% de morts chez les souris non vaccinées. Les premiers tests chez les humains pourraient commencer d'ici cinq ans.
*Nature, vol.418, p.785

Des souris au cortex surdéveloppé

En modifiant génétiquement des souris, des chercheurs ont créé des animaux au cortex élargi, pourvu de plis et de sillons qui sont normalement l’apanage des humains et des mammifères « supérieurs ». Pivot du système nerveux, le cortex est aussi le siège des fonctions cognitives qui permettent de mémoriser, comprendre… Grâce à ces résultats, les chercheurs espèrent pouvoir éclaircir les mécanismes de l’évolution intellectuelle.
Source : Science, vol.297, pp.365-369

Le virus de la polio synthétisée in vitro

Des chercheurs de l’Université d’Etat de New York ont réussi à synthétiser in vitro le virus de la poliomyélite. Inoculés à des souris, ce virus les a paralysées au bout d’une semaine, puis tuées.
Selon l’Agence de projets de recherche du Pentagone (DARPA), qui a financé l’étude, la compréhension de la production virale de l’ADN permettra d’identifier de nouveaux moyens de destruction des virus et les moyens qu’ils ont d’échapper à un vaccin.
Source : Science, vol.297, p.174

le 21/02/2003