Drosophile informaticienne malgré elle

Une équipe israélo-américaine a copié le système neuronal d'une petite mouche pour résoudre un problème informatique.

Par Viviane Thivent, le 21/01/2011

Crâne d'une drosophile adulte

D'ordinaire, on utilise des formules mathématiques ou des algorithmes pour modéliser des systèmes biologiques. Mais aujourd'hui, c'est la stratégie inverse qu'a mis en œuvre une équipe israélo-américaine (Y. Afek et al., Science, 14 janvier 2011). Elle a en effet mimé le fonctionnement d'un processus biologique pour résoudre un casse-tête informatique, à savoir un meilleur travail en réseau d'un grand nombre d'ordinateurs ou de processeurs.

L'idée de départ est simple. Les organismes vivants sont, d'un certain point de vue, un amas organisé de cellules. Et dans cette organisation bien rodée, les cellules nerveuses sont plus particulièrement chargées de transmettre et de recevoir des informations. Une tâche qu'elles remplissent grâce à une certaine hiérarchisation puisque, localement, certaines cellules nerveuses en dominent d'autres.

Y. Afek et al.
Le développement neuronal d'une drosophile

Partant de ce constat, les chercheurs ont visualisé le développement neuronal d'une petite mouche, la drosophile, en prenant soin d'identifier les cellules qui, à une échelle locale, jouent le rôle de leader. De là, ils ont tiré un nouvel algorithme qui a permis d'accroître l'efficacité d'un réseau informatique. Des résultats prometteurs qui, selon les auteurs de ces travaux, incitent à poursuivre dans cette voie pour développer de nouveaux types de réseaux informatiques plus performants.

Viviane Thivent le 21/01/2011