Japon : le suivi de l'accident nucléaire de Fukushima-Daiichi

Le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude exceptionnelle (9 sur l’échelle de Richter) secouait le Japon, accompagné d’un tsunami qui ravageait la côte nord-est du pays. La hauteur de la vague, elle aussi exceptionnelle, balaya tous les systèmes de sécurité de la centrale de Fukushima provoquant une catastrophe nucléaire dont les conséquences continuent d’alimenter l’actualité.

le 22/07/2011

Semaine du 18 juillet

Mardi 19 juillet, le gouvernement et l’exploitant de la centrale, Tepco, ont annoncé la fin de la première étape du calendrier de stabilisation des réacteurs de la centrale de Fukushima. Une première étape qui consistait à mettre en place un système de refroidissement pérenne. La seconde étape, prévue jusqu’en janvier 2012, vise à parvenir à un « arrêt à froid » des réacteurs c'est-à-dire à une stabilisation de leur température à moins de 100 degrés Celsius.
Quant aux capacités de traitement des eaux radioactives accumulées sur le site, elles devraient s’intensifier avec la mise en place au mois d’août d’une nouvelle unité de traitement fournie par Toshiba.

Par ailleurs, le premier ministre japonais a pour la première fois évoqué la sortie du nucléaire avec « une réduction par étape de la dépendance du pays au nucléaire » et « la réalisation d’une société fonctionnant sans le nucléaire » en raison de l’incapacité à « assurer pleinement la sécurité ».
 

Semaine du 4 juillet

Le projet de sarcophage du réacteur 1

Le pompage de l’eau radioactive et sa décontamination se poursuit dans les différents bâtiments des réacteurs et cette eau est désormais utilisée pour le refroidissement des réacteurs. Les niveaux d’eau accumulés restent globalement stables mais ne baissent pas.
Afin de limiter la pression à l’intérieur des enceintes, de l’azote est injecté en continu dans les bâtiments 1 et 2. Des travaux sont en cours pour équiper pareillement le bâtiment 3.
Les premiers éléments nécessaires à l’installation d’un sarcophage autour de l’unité 1 arrivent sur le site de la centrale. Selon Tepco, les travaux devraient être entièrement réalisés par des engins télécommandés, sans intervention humaine à proximité des lieux.
Par ailleurs, les travaux de déblaiement et d’isolation du sol par dépôt de plaques de métal se poursuivent en différents points du site.
Lors d’un remaniement ministériel le 27 juin, le premier ministre japonais a créé deux nouveaux ministères : l’un chargé de la reconstruction dans le nord-est du pays et l’autre chargé de la crise à la centrale de Fukushima. Quant au ministre de l’économie, il s’est rendu sur l’île de Kyushu, au sud du Japon, et a convaincu le maire de Genkai de relancer le fonctionnement de deux réacteurs arrêtés depuis la catastrophe du 11 mars (depuis cette date, 35 réacteurs sur 54 sont à l’arrêt). 
 

Semaine du 20 juin

Une salle de repos sur le site de la centrale

Le 17 juin, le système de décontamination de l’eau, a dû être arrêté après 5 heures de fonctionnement : la quantité de césium captée dans les filtres au premier stade de l’opération de décontamination étant bien supérieure à ce qui était estimée. Depuis, le système semble fonctionner par intermittence (il aurait fonctionné 22 heures d’affilée mardi 21 juin et traité 1000 mètres cubes d’eau. Après avoir à nouveau été arrêtée, l’installation semble avoir repris de l’activité le vendredi 24).
Ce système de décontamination, installé en collaboration avec quatre entreprises dont le groupe français Areva et l’américain Kurion, et positionné à 400 mètres du réacteur 4, est conçu pour traiter à plein débit 1 200 tonnes par 24h. Tepco estime à plus de 100 000 tonnes l’eau radioactive accumulée sur le site et, quotidiennement, 500 tonnes d’eau sont nécessaires pour refroidir les réacteurs et les piscines. Les équipements de la centrale sont ainsi arrivés à saturation et l’eau contaminée menace de se déverser dans l’océan.

Vendredi 24 juin, Tepco a annoncé que les travaux de construction d’un sarcophage pour le bâtiment hébergeant le réacteur 1 allaient débuter le 27 juin.

A la demande de l'Autorité de sûreté japonaise, 3 514 des 3 700 personnes ayant travaillé sur le site de Fukushima depuis le 11 mars ont passé un checkup de radioactivité. Parmi elles, 124 personnes ont reçu une dose supérieure à 100 millisieverts (mSv) : 107 personnes ont subi une dose de 100 à 200 mSv, 8 entre 200 et 250 mSv, 9 plus de 250 mSv (dont 2 personnes exposées à 643 mSv et 678 mSv). En l'état des connaissances, on estime que le risque d'apparition d'un cancer apparait au-delà d'une dose de100 mSv et que le risque s'accroît en proportion de la dose reçue. Mais on ne dispose d'aucune certitude pour les doses inférieures à ce seuil.

Semaine du 6 juin

Actuellement, du côté de la centrale, les travaux s’intensifient pour récupérer l’eau contaminée qui s’est accumulée sur le site et la transférer dans les barges et conteneurs qui ont été acheminés sur le site. Un dispositif de décontamination de l’eau est en cours d’installation et devrait commencer à fonctionner dans les jours prochains. Evacuer et traiter l’eau contaminée est une priorité car cette eau contribue à élever le niveau de radioactivité sur le site de la centrale, ce qui limite le temps d’intervention des travailleurs. Un préalable indispensable avant d’entreprendre la mise en place d’un système de refroidissement en circuit fermé des réacteurs et des piscines.
Des travaux de consolidation ont également débuté autour de la piscine n°4, afin de renforcer la solidité du bâtiment.
 

Semaine du 23 mai

Selon une note publiée le 25 mai par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), les réacteurs n°1, 2 et 3 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi continuent à être refroidis par injection d'eau douce directement dans les cuves contenant les combustibles. Dans le même temps, l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé que les combustibles des réacteurs n°2 et 3 étaient probablement entrés en fusion quelques heures après le séisme et le tsunami du 11 mars. Conséquence : une grande part du combustible présent dans le cœur du réacteur a atteint de très hautes températures avant de tomber au fond de la cuve, déjà fragilisée. «Il ne peut pas être écarté la poursuite de rejets, tant atmosphériques que vers l'océan», estime l'IRSN. Par ailleurs, un incendie sans gravité s'est produit le 27 mai dans une centrale nucléaire proche de Fukushima Daiichi. Actuellement, le groupe industriel français AREVA installe une station de traitement des eaux fortement contaminées qui devrait être opérationnelle début juin. Cette eau, après décontamination, devrait être recyclée pour refroidir les réacteurs endommagés de Fukushima-Daiichi.

Semaine du 16 mai

Le 18 mai, quatre ouvriers sont entrés dans le bâtiment du réacteur n°2 de la centrale de Fukushima. Le 19 mai, deux autres techniciens ont inspecté le réacteur n°3 durant une dizaine de minutes. Objectif : mesurer les taux de radioactivité, évaluer les dégâts, et enclencher des opérations de relance des différents systèmes de maintenance. Tepco a rappelé l'urgence de pomper l'eau qui est continuellement injectée dans les réacteurs pour les refroidir. Depuis le séisme du 11 mars, 34 des 54 réacteurs nucléaires du Japon ont été mis à l'arrêt. Par ailleurs, la compagnie d'électricité a annoncé le 20 mai une perte annuelle record de 11 milliards d'euros.

Semaine du 9 mai

Avec les visites répétées dans le bâtiment du réacteur 1, il est apparu que malgré l'apport d'eau, le niveau d'eau dans la cuve du réacteur ne montait pas. Pour le moment, sa température reste stable (le combustible fondu, le corium situé au fond de la cuve, serait donc toujours immergé. Un constat qui soulève une interrogation aujourd'hui sans réponse : la cuve qui ne serait pas étanche à l'eau l'est-elle pour le combustible fondu ?
Par ailleurs, une fuite a été découverte et colmatée dans un fossé à proximité de l'unité 3, le 12 mai. Les mesures de contamination de l'eau de mer présentent un niveau de cesium 134, dix-huit mille fois supérieur à la norme.
En début de semaine, après avoir décidé de l'arrêt de la centrale d'Hamaoka, située au centre de l'Archipel (certains experts estiment que la zone est suceptible d'être victime d'un séisme de magnitude 8 au cours des trente prochaines années), le premier ministre du Japon a mis officiellement fin au projet de construction de 14 nouveaux réacteurs et a demandé la révision de la politique énergétique.

Semaine du 2 mai

Après les robots, des hommes ont pénétré pour la première fois, le 5 mai, dans le bâtiment abritant le réacteur 1. Leur but : mettre en place un dispositif destiné à capter une partie des particules radioactives et faire ainsi baisser suffisamment le niveau de radioactivité pour que des hommes puissent enfin travailler sur place plus longtemps. L'objectif final est d'installer un système de refroidissement du réacteur, en circuit fermé. Car, deux mois après l'accident, les trois réacteurs qui étaient en fonctionnement le 11 mars sont toujours refroidis par un apport d'eau douce qui n'est pas récupérée et qui s'accumule (environ 90 000 tonnes d'eau hautement radioactive qu'il faudra par ailleurs pomper, stocker, traiter).

Semaine du 25 avril

Suite aux mesures réalisées par les robots télécommandés qui ont pu pénétrer dans l'enceinte des bâtiments 1, 2 et 3, les estimations de l'état du cœur des réacteurs ont été révisées. Révision à la baisse pour le réacteur 1 dont la fusion jusqu'alors estimée à 70% a été abaissée à 55%. En revanche, les estimations ont été revues à la hausse pour les réacteurs 2 et 3 avec une fusion partielle estimée à 35% pour le réacteur 2 (au lieu de 30%) et à 30% pour le réacteur 3 (au lieu de 25%). Les robots ont également permis de constater que le combustible fondu, le corium, était resté confiné dans les réacteurs, même dans les cuves des réacteurs 2 et 3 qui ne sont pourtant plus étanches.
Dans le réacteur 1 dont la cuve est restée étanche, Tepco poursuit l'injection d'eau pour tenter d'élever le niveau d'eau et noyer une partie du combustible. Par ailleurs, les activités de pompage de l'eau contaminée et l'arrosage régulier des piscines se poursuivent. Et Tepco va étendre à l'ensemble du site l'aspersion de résine, une mesure qui permet de fixer les éléments radioactifs au sol.

Semaine du 18 avril

Jeudi 21 avril
Le rayon d'évacuation de 20 km autour de la centrale de Fukushima-Daiichi devient à partir de cette nuit zone interdite. C'est ce que vient d'annoncer le gouvernement japonais afin d'éviter que les personnes évacuées ne reviennent dans leurs maisons (en inspectant un millier de maisons la police a découvert une soixantaine de familles qui n'avaient pas quitté les lieux). Un contrôle strict de la zone sera mis en place. Chaque famille, sauf celles habitant à moins de 3 km de la centrale, aura l'autorisation d'envoyer une seule personne pendant 2 heures récupérer quelques affaires.
Tepco a publié une photo de la fuite d'eau très radioactive découverte début avril et colmatée le 5 avril, ainsi que des vues du dispositif qui est en cours d'installation pour limiter la propagation d'eau contaminée vers la mer ("Leaked point" indique l'emplacement de la fuite).

Mardi 19 avril
Alors que les opérations de pompage de l'eau très radioactive emprisonnée dans le réacteur 2 viennent de débuter, Anne Lauvergeon, présidente du groupe nucléaire français Areva, a annoncé ce matin lors d'une conférence de presse à Tokyo, qu'Areva fournira un système de décontamination de l'eau radioactive. Le procédé dit de coprécipatation est déjà utilisé dans les installations de La Hague et de Marcoulle (l'injection de produits chimiques dans l'eau contaminée permet aux substances radioactives de se déposer dans le fond). Il nécessite l'installation d'une "station d'épuration" à gros débit. D'autres moyens devront aussi être mis en oeuvre notamment parce que l'eau contaminée à Fukushima est salée. Tepco souhaite que ces opérations puissent débuter fin mai.

Lundi 18 avril
Pour la première fois depuis l'accident de la centrale, deux robots ont réussi à ouvrir les portes et à pénétrer à l'intérieur des réacteurs 1 et 3. Le premier est resté 50 minutes au 1er étage du réacteur 1, le second est resté environ 2 heures dans le réacteur 3, sa déambulation ayant été gênée par les amoncellements de débris. Le maximum de radiation enregistré par ces robots a été de 49 millisieverts par heure dans le réacteur 1 et de 57 millisieverts par heure dans le réacteur 3. A titre d'information, une exposition à une dose supérieure à 100 millisievert augmente le risque de cancer et un travailleur intervenant en cas d'urgence dans une centrale ne peut être exposé à plus de 250 millisieverts de radiation (soit l'équivalent de 5 heures d'exposition dans le réacteur 1).

Semaine du 11 avril

Dimanche 17 avril
Le président de Tepco, Tsunehisa Katsumata, a annoncé qu'il espérait une baisse sensible de la radioactivité sur le site d'ici trois mois et une mise à l'arrêt des réacteurs d'ici six à neuf mois.

Vendredi 15 avril
Un hélicoptère a survolé les unités 1, 2, 3 et 4 de la centrale pour surveiller l'état des bâtiments. Les piscines de combustibles usés continuent d'être arrosées quotidiennement. Une "digue" de sacs de sable destinée à bloquer les rejets d'eau contaminée vers la mer est en cours d'installation.

Jeudi 14 avril
Aujourd'hui, 300 policiers sont entrés dans la zone de 10 km autour de la centrale pour rechercher les corps de victimes du séisme et du tsunami. Des corps radioactifs qui devront faire l'objet d'un traitement particulier. Le dernier bilan du séisme et du tsunami, toujours provisoire, est de 13 349 morts et 14 867 disparus.

Mardi 12 avril
L'Agence de sûreté nucléaire japonaise vient d'élever l'accident de la centrale de Fukushima-Daiichi au niveau 7 de l'échelle Ines. Selon un responsable de l'Agence, cette décision de revoir la gravité de l'accident à la hausse a été prise « sur la base des mesures d'iode et de césium relevées dans l'environnement ». Cette échelle, qui compte huit niveaux (de 0 à 7), sert à mesurer la gravité d'un accident nucléaire. Le seul cas de niveau 7 enregistré à ce jour dans le monde était l'accident de Tchernobyl (1986). Cependant, ce "classement" doit être confirmé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Lundi 11 avril
Un mois jour pour jour après le séisme et le tsunami du 11 mars, un nouveau tremblement de terre de magnitude 6,6 a frappé le Japon. La secousse - dont l'épicentre était situé cette fois sur terre, à 81 km au sud de Fukushima et à 13 km de profondeur - n'aurait fait aucune victime et n'aurait causé aucun dommage aux centrales nucléaires. Le porte-parole du gouvernement japonais a par ailleurs annoncé que certaines communes situées au-delà du périmètre d'évacuation de 20 km autour de la centrale de Fukushima doivent être évacuées en raison des concentrations de radioactivité accumulées depuis un mois.

Semaine du 4 avril

Vendredi 8 avril
Suite au séisme de jeudi soir, aucun dégât n'a été signalé sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi. Les opérations d'injection d'azote dans le réacteur 1 se poursuivent et Tepco envisage d'étendre l'opération aux réacteurs 2 et 3 dans les prochains jours. Le rejet en mer des 11 500 tonnes d'eau devrait s'achever samedi. En revanche, des « anomalies » ont été détectées à la centrale d'Onagawa au nord du Japon, avec des débordements d'eau de la piscine de combustible usé de deux réacteurs. Selon l'exploitant de cette centrale, Tohoku Electric Power, les quantités d'eau étaient très faibles et la radioactivité très inférieure à la limite légale.

Jeudi 7 avril
À 23h32 (heure locale) un tremblement de terre de magnitude 7,1, identifié comme une réplique du séisme du 11 mars, a touché la région de Sendaï au nord-est du Japon. Ce séisme, dont l'épicentre se situe à 66 km au large des côtes, a été suivi d'une alerte au tsunami lancée par l'Agence météorologique japonaise, alerte levée quelques heures plus tard sans qu'il y ait eu de vagues anormalement élevées.
Le séisme, dont le bilan humain s'élève à 4 morts et à une centaine de blessés, a été ressenti jusqu'à Tokyo, 400 kilomètres plus au sud, et a occasionné des coupures de courant dans tout le nord-est du Japon et en particulier dans les centrales nucléaires de la région (toutes arrêtées depuis le 11 mars).

Mercredi 6 avril
Ce mercredi, les opérations de rejet en mer de 11 500 tonnes d'eau, faiblement radioactive selon Tepco, se poursuivent. Par ailleurs, en raison d'une accumulation d'hydrogène suspectée dans le réacteur 1, Tepco envisage d'injecter de l'azote afin d'éviter une explosion. L'opération pourrait débuter ce mercredi et s'étaler sur plusieurs jours.

Mardi 5 avril
Tepco a annoncé que la fuite d'eau hautement radioactive provenant du réacteur 2 a été colmatée grâce à l'injection de verre soluble (silicate de sodium), un agent chimique qui se solidifie au contact de l'eau.

Lundi 4 avril
Des traceurs colorés sont injectés dans le bâtiment du réacteur 2 d'où s'échappe l'eau radioactive afin d'identifier l'origine et le parcours de cette eau fortement contaminée.
Par ailleurs, un porte-parole de Tepco a annoncé que « quelque 10 000 tonnes d'eau stockées dans des cuves et 1500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6 vont être déversées dans l'océan Pacifique ». Des eaux présentées comme « faiblement radioactives ». Ces opérations ont pour but d'évacuer une eau qui menace d'endommager les turbines des réacteurs 5 et 6 (1 500 tonnes). Et de libérer des cuves qui pourraient servir à stocker l'eau hautement radioactive encore présente en particulier dans le réacteur 2. L'évacuation de cette eau est un préalable pour pouvoir à nouveau intervenir auprès de ce réacteur.

Semaine du 28 mars

Samedi 2 et dimanche 3 avril
Samedi matin, une radioactivité de 1000 mSv/h est mesurée près du réacteur 2 et peu de temps après, une brèche de 20 cm est découverte dans un des bâtiments de ce réacteur. À travers cette brèche, l'eau se déverse directement dans la mer. Deux tentatives pour colmater la brèche sont depuis restées infructueuses (une première tentative avec du béton, une seconde avec des polymères).
Selon les derniers bilans, le séisme a fait près de 28 000 morts et disparus. Plus de 163 000 sinistrés sont encore hébergés dans des structures provisoires.

Vendredi 1er avril
15h00 (heure locale) : Un nouveau bilan humain provisoire communiqué par le secrétariat général de la police fait état de 11 620 morts et 16 464 disparus.
10h00 : 120 avions et hélicoptères, 65 navires et des milliers de soldats japonais et américains débutent une vaste campagne de recherche de corps le long de la côte nord-est du Japon.

Jeudi 31 mars
14h30 : Selon Tokyo Electric Power (Tepco), un taux d'iode radioactif 4 385 fois supérieur à la norme autorisée (le plus fort taux observé depuis le 11 mars) a été mesuré dans de l'eau de mer prélevée à 300 mètres au sud de la centrale nucléaire de Fukushima Daiishi.
11h00 : En raison de la pluie qui entraîne la retombée des particules radioactives, Tepco a décidé d'interrompre l'arrosage des réacteurs.

Mercredi 30 mars
17h00 : Des taux de radioactivité 3 300 fois supérieure à la limite autorisée ont été relevés dans de l'eau de mer à proximité de la centrale.
14h00 : Tepco annonce envisager de couvrir avec des bâches les réacteurs n°1, 3 et 4 de la centrale nucléaire de Fukushima ainsi que d'utiliser un tanker (navire-citerne) pour évacuer l'eau contaminée présente sur le site.
12h00 : Selon le gouvernement japonais, un contrôle de tous les réacteurs nucléaires du pays va être effectué afin de s'assurer de leur capacité à faire face à des événements comparables à ceux survenus le 11 mars.
10h00 : L'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) estime que des dépôts radioactifs mesurés à 40 kilomètres au nord-ouest de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiishi pourraient justifier une extension de la zone d'évacuation.

Mardi 29 mars
19h54 : Un nouveau séisme de magnitude 6,4 s'est produit au large de Fukushima. Pas d'alerte au tsunami enregistrée.
17h30 : L'Agence de sûreté nucléaire française (ASN) fait un point sur l'état des réacteurs :
L'état des réacteurs n° 1, 2 et 3 est très dégradé avec un endommagement probable de plusieurs barrières de confinement.
L'injection d'eau douce se poursuit sur les réacteurs n°1 à 3. La présence d'eau contaminée dans les salles des machines des 3 réacteurs met en évidence des fuites importantes d'eau des cuves et une inétanchéité des enceintes ou des circuits de refroidissement. L'exploitant Tokyo Electric Power (Tepco) cherche actuellement à collecter cette eau radioactive.
Les combustibles contenus dans les cuves des réacteurs ont été endommagés à la suite des fortes montées en températures consécutives au séisme et aux accidents successifs.
11h00 : Des traces de plutonium ont été retrouvées à cinq endroits de la centrale nucléaire.

Lundi 28 mars
17h40 : Selon Tepco, de l'eau fortement radioactive a été découverte à l'extérieur du bâtiment abritant le réacteur n° 2 de la centrale de Fukushima.
17h30 : Un nouveau bilan humain provisoire communiqué par le secrétariat général de la police fait état de 10 872 morts et plus de 16.000 disparus.
12h15 : Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, un taux d'iode radioactif 1 150 fois supérieur à la norme est mesuré dans l'eau de mer prélevée à trente mètres des réacteurs n° 5 et n° 6 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiishi.
10h10 : Selon l'Agence météorologique japonaise, un séisme de magnitude 6,5 s'est produit au large des côtes nord-est du Japon. Une mise en garde au tsunami a été émise pour la préfecture de Miyagi.

Semaine du 21 mars

Dimanche 27 mars
20h30 : L'Agence internationale de l'énergie atomique publie un état des lieux des six réacteurs de la centrale de Fukushima-Daiishi :
Réacteur n° 1 : la température mesurée au fond de la cuve est de 142 °C (légère baisse). De la fumée blanche s'échappe du réacteur. L'éclairage est maintenant disponible dans la salle de contrôle. De l'eau douce est acheminée vers les piscines de combustibles usés du réacteur. Les efforts se poursuivent pour rétablir les fonctions normales de refroidissement.
Réacteur n° 2 : la température au fond de la cuve du réacteur est tombée à 97 °C, soit une diminution de 3 degrés en 24h. De la fumée blanche s'échappe du réacteur. L'éclairage est maintenant disponible dans la salle de contrôle. De l'eau douce est acheminée vers les piscines de combustibles usés du réacteur. Les efforts se poursuivent pour rétablir les fonctions normales de refroidissement.
Réacteur n°3 : De la fumée blanche s'échappe du réacteur. L'éclairage est maintenant disponible dans la salle de contrôle. De l'eau douce est acheminée vers les piscines de combustibles usés du réacteur. Les efforts se poursuivent pour rétablir les fonctions normales de refroidissement.
Réacteur n°4 : Aucun changement notable. De la fumée blanche s'échappe du réacteur. De l'eau douce est acheminée vers les piscines de combustibles usés du réacteur. Les efforts se poursuivent pour rétablir les fonctions normales de refroidissement.
Réacteurs n°5 et 6 : ils restent à l'arrêt.
13h00 : Selon Tepco, les travaux de pompage de l'eau hautement radioactive échappée des réacteurs de la centrale accidentée de Fukushima ont commencé.

Samedi 26 mars
12h00 : Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, un taux d'iode radioactif 1 250 fois supérieur à la norme vient d'être mesuré en mer à quelques centaines de mètres de la centrale nucléaire de Fukushima.
10h30 : Selon l'exploitant Tokyo Electric Power (Tepco), de l'eau fortement radioactive vient d'être découverte aux abords de la centrale de Fukushima-Daiishi.
Vendredi 25 mars
17h40 : Selon le ministère japonais de la Santé, un niveau anormalement élevé de radioactivité a été détecté dans des légumes provenant de Tokyo.
15h50 : Selon Tepco, la cuve du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima contenant les barres de combustibles pourrait être endommagée.
13h35 : Selon l'exploitant Tokyo Electric Power (Tepco), les opérations visant à refroidir des réacteurs de la centrale accidentée de Fukushima pourraient prendre encore au moins un mois.
13h15 : L'Agence internationale de l'énergie atomique publie un état des lieux des six réacteurs de la centrale de Fukushima-Daiishi :

  • Réacteur n° 1 : Les ingénieurs travaillent au rétablissement de l'électricité. Le système de refroidissement est en test. La pression de la cuve de l'enceinte du réacteur reste élevée mais les autorités japonaises assurent qu'elle est stabilisée.
  • Réacteur n° 2 : Les ingénieurs travaillent au rétablissement de l'électricité et du système de refroidissement.
  • Réacteur n° 3 : Environ 120 tonnes d'eau de mer ont été injectées dans la cuve de stockage des combustibles usés pour refroidissement. L'hospitalisation de trois salariés irradiés a provoqué l'interruption du rétablissement du système de refroidissement.
  • Réacteur n° 4 : Le bassin de stockage des combustibles usés a été arrosé par 150 tonnes d'eau depuis un camion.
  • Réacteurs n° 5 et 6 : Le système de refroidissement a été réparé.

Jeudi 24 mars
21h00 : Un nouveau bilan humain provisoire communiqué par le secrétariat général de la police fait état de 9 811 morts et 17 541 disparus.
15h30 : Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, trois employés irradiés travaillant sur le réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Fukushima ont été hospitalisés.
12h00 : Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, l'électricité est partiellement rétablie dans la salle de contrôle du réacteur n° 1 mais le système de refroidissement n'a toujours pas été relancé.
10h55 : Le personnel reprend le travail pour tenter de refroidir le réacteur n° 3 après avoir interrompu cette opération la veille.

Mercredi 23 mars
23h00 : Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, le taux de radioactivité qui s'échappe du réacteur n°2 est à son plus haut niveau depuis le 11 mars. Le niveau enregistré serait de 500 millisieverts par heure.
17h30 : Selon Tokyo Electric Power (Tepco), une fumée noire s'échappe du réacteur n° 3.
16h05 : Selon le gouvernement japonais, le séisme et le tsunami pourraient coûter au Japon jusqu'à 25.000 milliards de yens (217,4 milliards d'euros).
12h45 : Le niveau de radiation de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiishi est trop élevé pour que les techniciens puissent poursuivre leurs travaux de réparation.
9h05 : Selon l'Agence de météorologie japonaise, deux répliques d'une magnitude de 6 et de 5,8 ont touché la région de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiishi.
Du samedi 19 mars au mardi 22 mars

Mardi 22 mars
20h00 : L'électricité dans le réacteur n° 3 serait partiellement rétablie.
19h00 : La température augmente autour du cœur du réacteur n° 1, indique Tepco.
12h00 : Tepco annonce que les réacteurs n° 1, 2, 4, 5 et 6 ont été connectés au réseau électrique externe. Le réacteur n° 3 devrait être également connecté dans la journée. Les systèmes de refroidissement ne sont pas encore remis en service.
8h00 : Selon la compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco), l'ensemble du personnel est de retour sur le site de Fukushima-Daiishi afin de rétablir l'électricité au niveau des six réacteurs.
4h00 : Un nouveau bilan humain provisoire communiqué par le secrétariat général de la police fait état de 9.079 morts confirmés et de 12.645 disparus. Selon la police locale, le bilan devrait dépasser les 15.000 morts dans la seule préfecture de Miyagi.

Lundi 21 mars
19h19 : La fumée a cessé de s'échapper du réacteur n°3.
19H13 : De la fumée s'échappe du réacteur n°2. L'origine de cette fumée est inconnue.
15h55 : De la fumée s'échappe du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima. Une partie du personnel qui se trouvait à proximité a reçu l'ordre d'évacuer.

Semaine du 14 mars

Dimanche 20 mars
12 h 30 : La pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement du réacteur n° 3 augmente. Le retour attendu de l'électricité doit permettre d'actionner les pompes du système de refroidissement du réacteur n° 2.

Samedi 19 mars
L'état des réacteurs :
Réacteur n° 1 : 70 % du cœur endommagé, fuite suspectée dans la piscine de stockage des combustibles usés. L'injection d'eau de mer se poursuit.
Réacteur n° 2 : 33 % du cœur aurait fondu. Piscine en ébullition. L'injection d'eau de mer se poursuit.
Réacteur n° 3 : Cœur partiellement endommagé. Piscine endommagée par une explosion d'hydrogène. Refroidissement par canons à eau.
Réacteur n° 4 : Piscine apparemment en ébullition. Risque de découvrement du combustible usé. Refroidissement par canons à eau.
Réacteurs n° 5 et 6 (à l'arrêt avant le séisme) : Hausse des températures dans les piscines. Percement des toitures pour diminuer le risque d'explosion d'hydrogène.
 

Vendredi 18 mars
18 h 59 : Les accidents des réacteurs de la centrale de Fukushima-Daiichi sont classés au niveau 5 par l'Agence de sûreté nucléaire japonaise.
15 h 15 : Les opérations de refroidissement du réacteur n° 3 reprennent à l'aide de camions citernes équipées de canons à eau.
10 h 30 : De la fumée blanche continue de s'échapper des réacteurs n° 2, 3 et 4 de la centrale.
03 h 00 : Tepco tente de rétablir l'alimentation en électricité de la centrale pour une remise en route des pompes refroidissant les réacteurs et remplissant les piscines.

Jeudi 17 mars
20 h 30 : Les opérations de refroidissement des réacteurs sont suspendues temporairement à cause du niveau élevé de radioactivité.
12 h 24 : Deux camions spéciaux de l'armée arrosent le réacteur n° 3, rapporte la chaîne publique japonaise NHK.
09 h 00 : Les hélicoptères, de type CH-47 Chinook, ont survolé la centrale et largué à quatre reprises 7.500 litres d'eau sur les réacteurs endommagés n° 3 et n° 4.

Mercredi 16 mars
18 h 14 : Confrontée à une forte radioactivité, l'armée japonaise renonce à survoler en hélicoptère la centrale pour y déverser de l'eau.
17h26 : Selon Tepco, le risque radioactif empêche la poursuite des travaux de refroidissement des réacteurs.
16 h 00 : Tepco prévoit de disperser de l'acide borique pour limiter les réactions chimiques au niveau du réacteur n° 4, où deux incendies se sont déclarés.

Mardi 15 mars
17 h 48 : La température augmente suite à un incendie dans le bassin de rétention de combustible usagé du réacteur n° 4.
11 h 57 : Une nouvelle explosion se produit dans le réacteur n° 4, à l'arrêt avant le séisme.
11 h 08 : Zone de sécurité étendue à 30 km autour de la centrale. Les habitants sont invités à rester chez eux.
08 h 45 : Le toit du réacteur n° 2 en surchauffe est endommagé et de la vapeur s'échappe.
07 h 57 : Une nouvelle explosion est enregistrée dans le réacteur n° 2. L'enceinte de confinement est endommagée et il y a une fusion partielle du cœur du réacteur.

Lundi 14 mars
19 h 52 : Il n'y a plus d'eau au niveau des barres de combustible du réacteur n° 2 en raison de difficultés à maintenir le système de refroidissement en fonctionnement.
13 h 00 : Levée de l'alerte au tsunami sur les côtes nord-est du Japon par les autorités des préfectures bordant la façade Pacifique.
11 h 11 : L'Agence de sûreté nucléaire du Japon confirme qu'une nouvelle explosion s'est produite sur le site au niveau du réacteur n° 3. Le cœur du réacteur est partiellement endommagé.

Du vendredi 11 mars au dimanche 13 mars

Dimanche 13 mars
05 h 41 : Environ 140 000 personnes vivant dans la zone de sécurité, dans un rayon de 20 km, autour de Fukushima-Daiichi, sont évacuées.
00 h 49 : L'Agence japonaise de sûreté nucléaire classe l'accident au niveau 4 sur l'échelle internationale qui en compte 7, soit en dessous de l'accident de Three Mile Island survenu en 1979 aux États-Unis (classé à 5) et de la catastrophe de Tchernobyl en 1986 (classé à 7).

Samedi 12 mars
22 h 21 : L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) rapporte que des préparatifs sont en cours pour distribuer des pastilles d'iode à la population vivant dans le secteur.
8 h 50 : Explosion au niveau du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi.
01 h 40 : Tepco indique avoir relâché de la vapeur radioactive pour faire baisser la pression anormalement élevée dans un réacteur de la centrale de Fukushima-Daiichi.

Vendredi 11 mars
15 h 50 : La ville de Soma est touchée par une vague de plus de 7,3 mètres de hauteur. La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi est elle aussi submergée.
15 h 10 : La préfecture Miyagi est touchée par un tsunami, une vague de 10 mètres de hauteur. Cette vague ravage la région de Sendai, une ville d'un million d'habitants située à seulement 130 km de l'épicentre du séisme.
14 h 55 : Premier bulletin d'alerte au tsunami publié par le Centre d'alerte des tsunamis dans le Pacifique.
14 h 50 : Premier bulletin d'alerte au tsunami publié par l'agence météorologique japonaise.
14 h 46 (heure locale) : Un tremblement de terre de magnitude 9 se produit au large du Japon.

le 22/07/2011