Invasion de méduses : vers un océan de gélatine ?

Depuis une vingtaine d’années, les méduses sont de plus en plus fréquentes en Méditerranée, en Baltique ou encore en mer Noire. Dans la mer du Japon, elles sont devenues le cauchemar des pêcheurs.

Par Viviane Thivent, le 20/09/2011

Dans les filets de ces pêcheurs japonais, des méduses géantes de l'espèce « Nemopilema nomurai »

Dans la mer du Japon, des milliards de méduses géantes pullulent depuis huit ans et dévorent tout sur leur passage – y compris les œufs et les alevins – empêchant la régénération des stocks de poissons. Ce phénomène pourrait s’expliquer par une variation de la température et de la salinité des eaux engendrée par le changement climatique. Mais pas seulement, la surpêche jouerait également un rôle.

C’est en étudiant l’efficacité de chasse des méduses que des chercheurs espagnols* ont découvert que ces « poches de gélatine » sont en fait des prédateurs très compétitifs.

* J.-L. Acuna et al. Science, 16 septembre 2011

Certes, elles ne se lancent pas à la poursuite de leurs proies mais, comme elles sont larges et capables de filtrer de grandes quantités d’eau, elles en attrapent beaucoup sur leur passage. Et ce n’est pas tout. Grâce à leurs battements corporels, elles génèrent aussi des perturbations de l’eau, des petits courants autour de leurs tentacules, qui accroissent leur chance de capturer des proies.

D’après les chercheurs, ce mode de chasse primitif, peu gourmand en énergie, est tout aussi efficace que celui, plus évolué, des poissons. Ceci explique que les méduses envahissent les eaux lorsque leurs concurrents ou leurs prédateurs sont victimes de surpêche.

Viviane Thivent le 20/09/2011