Comètes solaires et détournement d’instruments

Des chercheurs anglais et américains ont trouvé une astuce pour étudier l'origine d'une famille très particulière de comètes solaires. Démonstration.

Par Viviane Thivent, le 24/01/2012

Quiconque a déjà essayé de serrer une vis avec un couteau ou d’enfoncer un clou avec un dico le sait, les outils, les instruments créés par l’homme, peuvent à tout moment être détournés de leur fonction première. Et ce qui est vrai dans la vie quotidienne l’est aussi en sciences.

Une équipe anglo-saxonne a ainsi détourné les données de trois satellites d’observation du Soleil, Soho, Stereo et SDO, pour étudier, non pas l’astre du jour, mais certaines des comètes qui passent à proximité (C. Schrijver et al., Science, 20 janvier 2012).

Ainsi, le 6 juillet 2011, les chercheurs ont observé, dans cinq longueurs d’ondes distinctes, le passage d’une comète. Celle-ci a traversé une partie de l’atmosphère solaire avant de se désintégrer. Les mesures effectuées ont permis d’obtenir des informations sur la couche externe de l’atmosphère solaire ainsi que sur la nature de la comète.

Un point important. Car ces données, si elles sont récupérées dans la durée, permettront d’en savoir davantage sur l’origine de ces comètes dont la particularité est de partager la même orbite. D’après une théorie émise au XIXe siècle par l’astronome Allemand, Heinrich Kreutz, ces comètes rasantes, dites de Kreutz, pourraient être issues d’un objet beaucoup plus gros et qui, d’après des calculs récents, aurait éclaté il y a 2 500 ans.

Depuis la mise en fonction du satellite SOHO il y a 15 ans, plus de 1 400 comètes de ce type ont été observées.

L'éruption solaire du 22 janvier

Le 22 janvier, en fin de journée, les satellites SDO et Soho, ont détecté la plus forte éruption solaire depuis 2005. Les particules solaires sont arrivées sur Terre, comme prévu, le 24 janvier à 16h heure française, sans causer de dégâts.

Viviane Thivent le 24/01/2012