La voix du chancelier de fer

Des chercheurs américains ont retrouvé des enregistrements vieux de 120 ans de la voix d'Otto Von Bismarck, le premier chancelier de la Grande Allemagne.

Par Viviane Thivent, le 14/02/2012

Un phonographe

Entre 1889 et 1890, Thomas Edison tente de populariser le phonographe, un appareil capable d’enregistrer des sons sur un cylindre. Pour ce faire, il envoie en Europe l’un de ses collaborateurs, Adelbert Theodor Edward Wangemann. Sa mission ? Enregistrer des pièces musicales et la voix d’hommes influents. De ce périple européen, les scientifiques ne connaissaient qu’un seul enregistrement, une danse hongroise. Or, d’autres ont survécu à Wangemann.

Des chercheurs du laboratoire Thomas Edison ont en effet ressorti des collections des cylindres anonymes ou mal référencés. A l’aide d’un archéophone, ils ont fait parler les enregistrements et les ont convertis en fichiers numériques. Et surprise, grâce à l’un des rouleaux, ils ont fait revivre pour la première fois la voix d’Otto Von Bismarck, le premier chancelier du grand empire germanique.

Il y récite un texte en anglais, en allemand, en latin et même en français. En tendant l’oreille, on reconnaît en effet un bout de la Marseillaise. Un clin d’œil qui ne manque pas de piquant vu que Bismarck a participé à la défaite de la France lors de la guerre de 1870.

L’identification de l’homme politique s’est faite grâce à des documents retraçant le voyage européen du collaborateur d’Edison mais aussi à une allusion, dans les textes prononcés, à Friedrichsruh, la région natale de Bismarck. Cet enregistrement aurait eu lieu en octobre 1889, suite à une idée de l’épouse de Bismarck. Ce que femme veut…

Pour mémoire, le plus vieil enregistrement connu date de 1860. On y entend « Au clair de la Lune »...

Viviane Thivent le 14/02/2012