Un ancien graffiti maya abroge la fin du monde

La découverte au Guatemala d'une maison du IXe siècle dans laquelle étaient peints des calculs astronomiques repousse la fin du monde bien au-delà du 21 décembre 2012.

Par Johana Hallmann, le 22/05/2012

Vous êtes certainement déjà tombé sur cet effrayant compte à rebours annonçant la fin du calendrier maya — et par extension, celle du monde — pour la fin de l'année. Vous avez même peut-être déjà prévu les plans de votre bunker antiatomique ou de votre vaisseau spatial. Heureuse nouvelle : vous pouvez les remiser au placard. Des inscriptions mayas récemment découvertes montrent que, tous comptes faits, l'apocalypse n’est pas forcément pour demain.

Une équipe d’archéologues américains a en effet mis au jour il y a deux ans à Xultún, au nord du Guatemala, une maison maya datée du IXe siècle. Ils y ont découvert de nombreux signes tracés sur les murs qu'ils ont étudiés avec attention. Leurs résultats ont été publiés il y a quelques jours par le National Geographic (qui finançait les fouilles) et la revue Science.

Une analyse détaillée montre que ces écritures remontent à environ 1200 ans, soit 400 ans avant les codex mayas connus jusqu'ici. Il s’agit donc à ce jour du plus ancien témoignage écrit de ce peuple précolombien. 

Ces signes visibles sur plusieurs murs seraient en fait des calculs astronomiques. Certains détaillent le calendrier rituel maya, le calendrier solaire, le cycle de la planète Vénus, ou encore celui de la planète Mars. D’autres seraient des calculs inachevés de phases lunaires, des décomptes de jours ou des calculs de cycles liés aux planètes précédemment citées. Des doutes subsistent toutefois quant à leur signification.

On sait peu de choses sur le propriétaire de la maison. Une peinture sur l'un des murs pourrait le représenter comme étant frère du roi et scribe officiel. Quoiqu'il en soit, celui-ci semblait utiliser un pan du mur comme tableau noir. William Saturno qui a dirigé les fouilles en plaisante : « C’est un peu comme un épisode de The Big Bang Theory : il y a un problème de maths à résoudre et les geeks le peignent sur le mur... »

Ces données montrent que le calendrier maya, loin de se terminer, arrive tout simplement à la fin d’un cycle. L’occasion donc d’en commencer un nouveau. Certains de ces calculs établissent d’ailleurs des prédictions jusqu'à 7000 ans. « Les Mayas étaient à la recherche d’une garantie que leur monde ne changerait pas. C’est une conception totalement différente de la nôtre », précise W. Saturno. Bien différente en effet de notre peur perpétuelle d'une prochaine apocalypse.

Johana Hallmann le 22/05/2012