Des méduses au menu ?

Pêchés en trop grand nombre dans certaines zones maritimes, les poissons pélagiques libèrent une niche écologique où les méduses peuvent prospérer. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’IRD portant sur la comparaison de deux écosystèmes situés au sud de l’Afrique.

Par Bernard Nomblot, le 28/03/2013

Une méduse de cristal

Mangerons-nous des méduses dans les années à venir ? C’est bien possible, car il y a de plus en plus de méduses et de moins en moins de poissons dans les océans. Une étude parue dans Bulletin of marine science, réalisée par Philippe Cury, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), démontre que la prolifération des méduses est due à la surpêche des petits poissons pélagiques.

Sardines, harengs, anchois se nourrissent comme les méduses de zooplancton. Dans les zones où les poissons sont prélevés en trop grand nombre, ils libèrent une niche écologique et les méduses peuvent alors prospérer. De plus, les poissons mangent les œufs et les larves de méduses. En l’absence de poissons, les méduses n’ont plus de prédateurs et sont donc libres de se multiplier.

La chaîne alimentaire des méduses

Pour mettre en évidence le rôle de la surpêche, les chercheurs ont comparé deux écosystèmes situés dans le courant de Benguela, au sud de l’Afrique. Le premier, situé au large de la Namibie, est une zone de pêche intensive. Les méduses y pullulent et remplacent les poissons disparus. Dans le second, 1000 km plus au sud, la pêche est au contraire très réglementée depuis 60 ans et la population de méduses n’a pas augmenté.

Pour éviter de n’avoir que des méduses à se mettre sous la dent dans les années à venir, il faudrait donc règlementer la pêche et veiller à une meilleure conservation des poissons...

Bernard Nomblot le 28/03/2013