Que sait-on aujourd’hui de Mars ?
Un passé géologique actif
Les indices d’une activité géologique sont nombreux. Mars abrite des volcans gigantesques. Des rides et des failles témoignent des mouvements de compression ou d’étirement de la croûte martienne. La sonde Mars Global Surveyor a même mesuré des traces de magnétisme « fossile », preuve qu’autrefois la planète était aussi « active » que la Terre.
Mais tous ces signes appartiennent au passé. Les volcans sont aujourd'hui éteints. Les sismographes n'ont pu relever aucun tremblement de terre. Et il n'existe plus de magnétisme autour de la planète. D'un point de vue géologique, Mars est vraisemblablement morte. Née il y a 4,55 milliards d'années, elle n'est pourtant pas plus vieille que la Terre. Mais elle est plus petite ; elle a donc perdu plus rapidement la chaleur et les matériaux radioactifs responsables de son activité géologique. Par certains côtés, Mars préfigure ce que la Terre sera demain.
Une météorologie complexe
Mars dispose d'une atmosphère ténue, glaciale et extrêmement sèche (seulement 0,03% de vapeur d'eau) mais suffisante pour que s'établisse sur la planète un système climatique complexe – encore mal connu – mettant notamment en jeu les cycles du dioxyde de carbone et de l'eau.
Conséquences : la météorologie martienne est riche. Selon l'heure, la saison ou la latitude, on peut observer sur Mars des nuages accrochés au sommet des volcans, du brouillard, des dépôts de givre. Les écarts thermiques particulièrement importants (de -140°C à +20°C) génèrent des vents souvent violents.
D'importantes variations saisonnières
En raison de l'inclinaison de son axe de rotation, Mars connaît, comme la Terre, quatre saisons très marquées. En témoignent l'expansion à la fin de l'automne et la diminution au printemps des calottes polaires. Un phénomène bien visible de la Terre, connu depuis le XIXe siècle.
Hier de l’eau liquide, aujourd’hui de la glace
En raison des conditions de pression et de température de l'atmosphère, l'eau liquide ne peut plus exister sur Mars : en se réchauffant, la glace d'eau passe directement de l'état solide à l'état gazeux. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. De nombreuses vallées, des lits asséchés témoignent que l'eau a coulé il y a plusieurs milliards d'années, lorsque l'atmosphère était plus chaude et plus dense.
Aujourd'hui, l'eau existe à l'état de gaz dans l'atmosphère (0,03%) et sous forme de glace. La calotte polaire Nord en abrite ainsi près de 1,5 million de km3. L'essentiel de la glace semble néanmoins se cacher dans le sous-sol. Les récentes analyses de la sonde Mars Odyssey semblent confirmer cet hypothèse : elles montrent que la glace est présente presque partout sous la surface, à seulement quelques dizaines de centimètres de profondeur. Le radar de Mars Express montrera peut-être que de l'eau liquide est présente plus profondément…
Une plaine lisse et jeune, un sol vraisemblablement riche en eau, une ligne de contact avec des terrains plus anciens semblable à un rivage… De nombreux arguments incitent à penser que la région supérieure de l'hémisphère Nord abritait, il y a plusieurs milliards d'années, un océan.
Mars présente de nombreux cratères dont la structure, très particulière, évoque la chute d'un caillou dans un sol boueux. Ce qui ne peut s'expliquer que par la présence d'eau ou de glace dans le sous-sol martien au moment de l'impact.
En 2002, la sonde Mars Odyssey apporte la preuve qu'il y a de l'eau sous forme de glace dans le sous-sol martien, à quelques dizaines de centimètre de profondeur.
Certaines images réalisées par la sonde Mars Global Surveyor montrent des ravines d'aspect récent. Difficiles à dater, elles pourraient avoir été creusées, selon les interprétations, par la résurgence d'eaux souterraines ou encore par des coulées de neige sale.
Et la vie ?
À ce jour, aucun instrument scientifique embarqué à bord des sondes n'a permis de détecter la moindre trace de civilisation. Ni même une forme de vie plus simple, qui serait comparable à nos bactéries. Il faut dire que les conditions martiennes sont particulièrement inhospitalières : le sol est hyperoxydé (il contient de l'eau oxygénée), la surface de la planète est irradiée en permanence par les rayonnements ultraviolets du Soleil* et les rayons X et gamma de la Voie lactée.
On sait cependant qu'il y a 3 à 4 milliards d'années, des conditions plus favorables régnaient sur Mars. Peut-être qu'une forme de vie a pu se réfugier dans des poches d'eau liquide contenues dans les profondeurs du sol ou dans les calottes glaciaires, à l'abri des rayonnements… Reste à le prouver !
* Il n'y a pas de couche d'ozone protectrice comme sur Terre
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