Voir Mars et mourir…

Programmés pour un aller simple, ils ne reviendront pas. Lancés à plus de 100 000 km/h au-dessus de nos têtes, les robots-explorateurs atteindront leur cible fin 2003-début 2004. Enfin, si tout va bien… Car même si la planète rouge n'a jamais été aussi proche de nous, les sondes devront quand même parcourir 1000 fois la distance Terre-Lune. Et puis il ne faudrait pas oublier les échecs récents, même si on garde encore en mémoire les exploits du petit robot Sojourner, le premier à avoir arpenté le sol martien. On aurait donc tort de s'habituer.

Gare au trompe l'œil des images de synthèse toujours plus spectaculaires, qui offrent à chacun un voyage virtuel et d'avance réussi. Pour l'heure, l'exploration martienne reste un défi total au plan scientifique et technologique. Financier aussi, mais c'est une autre histoire. Politique encore, avec une redistribution des cartes, le retrait des Russes et l'entrée des Européens et des Japonais à côté des Américains. Sans compter le défi pour le coup trop humain : serons-nous capables de vivre pareille épopée par procuration ? Ou devrons-nous nous rendre sur place pour vérifier par nous-mêmes l'absence ou la présence d'une forme de vie passée ou actuelle ? Mais là, autant être prévenus : Mars à portée de sondes, cela ne veut pas dire Mars à portée de main.

Isabelle Bousquet et Alain Labouze le 02/12/2008