Plusieurs origines, plusieurs produits, plusieurs effets

Aux Pays-Bas (premier producteur de marijuana en Europe) mais aussi en Angleterre, la culture de cannabis est devenue un phénomène majeur. Le monopole de la résine du Maroc sur le continent européen est fortement remis en cause par le développement de nouvelles variétés cultivables en intérieur. Les Européens consomment de moins en moins de résine et de plus en plus d’herbe. La puissance des produits à base de cannabis est fonction de leur teneur en tetrahydrocannabinol (THC), le principe actif, qui varie fortement d’une variété de plante à l’autre. Selon la quantité de cannabis fumé et la teneur en THC, le risque de dépendance est accru.

Des produits plus puissants

La teneur en delta9-tetrahydrocannabinol (THC) - substance active présente dans l’herbe (ou marijuana) et la résine (ou haschich) - varie selon le produit consommé : par exemple, la « sinsemilla » (« sans graine », en espagnol) est connue pour ses teneurs élevées en THC : de 15 à 30%, contre 5 à 10% pour les autres herbes.

De même, certaines variétés de chanvre, utilisées pour leur fibre dans l’industrie textile ou papetière, n’ont pas d’effet psychoactif. En séquençant le génome de la marijuana, des chercheurs ont trouvé pourquoi: toutes les variétés de l’espèce Cannabis sativa partagent le même ADN mais certaines, dont le gène nécessaire à la production de THC est inactivé, ne produisent pas la substance psychoactive, Grâce au séquençage du génome, le travail de génotypage, qui permet de relier la séquence d’un gène à son rôle dans la plante, est facilité, ce qui pourrait permettre la sélection de nouvelles variétés. Pour la compagnie privée américaine Medicinal Genomics, qui s’est la première intéressée à ce génome, l’objectif est de mettre au point  une variété de chanvre utilisable en phytothérapie (car le cannabis a aussi des effets thérapeutiques connus) mais quasiment dénuée d’effets psychoactifs.

THC et cannabinoïdes

Structure chimique du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC)

Un produit psychoactif est une substance qui agit sur le système nerveux central en modifiant certains processus biochimiques et physiologiques. C’est le cas du THC que l’on trouve dans le cannabis. Il se fixe sur des récepteurs spécifiques (dits cannabinoïdes) situés dans le cerveau et prend la place de la molécule (anandamide) qui s’y lie habituellement. Sachant que cette molécule participe à la régulation de l’humeur, de la mémoire, de l’appétit, de la douleur, des émotions, on comprend que toutes ces fonctions puissent être perturbées par le THC.

Au cours des deux dernières années, un nombre record de nouvelles substances psychoactives de synthèse (24 en 2009 et 41 en 2010, dont une dizaine de cannabinoïdes) ont été identifiées par le système européen d’alerte rapide, institué en 1997 pour lutter contre les nouvelles drogues. Les cannabinoïdes de synthèse (dont le plus connu est le « Spice ») sont similaires d’un point de vue fonctionnel au tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif du cannabis. Comme le THC, ils se lient aux récepteurs cannabinoïdes présents dans le cerveau. On ne se sait pas, à l’heure actuelle, quelle est la part de ces cannabinoïdes de synthèse dans la consommation de cannabis. Mais un certain nombre de ces substances se trouvent en vente libre sur Internet, où elles sont parfois présentées, de façon déguisée, comme de l’encens à brûler ou des sels de bain. Or l’approvisionnement en ligne ne donne aucune garantie sur la composition des produits alors qu’on ignore les effets à long terme de la consommation de ces produits.    

Partager cette page sur :

Commentaires

Réagir à cet article

e-mail : *
Votre email ne sera pas visible
pseudo : *
Commentaire : *
Saisissez ci-dessous le texte suivant : *