Mille millions de mille pétards !

Plus de consommateurs. De plus en plus jeunes. Un produit de plus en plus dosé, plus facile à se procurer… Au terme de notre enquête, une évidence s'impose : le cannabis, ceux qui en fument et l'époque ont changé.

Aujourd'hui, peu de spécialistes se risquent à ne pas prendre au sérieux la consommation de cannabis. Au moins parce que, chez les consommateurs réguliers, un nombre non négligeable d'entre eux sont exposés – de par leur vulnérabilité particulière – à des risques importants (d'ordre médical, psychique ou social). Encore faut-il éviter toute dramatisation excessive. Fumer du cannabis n'est pas anodin. Mais consommer d'autres drogues (à commencer par l'alcool et le tabac) non plus. Et une société sans drogues est certainement une utopie. Il n'empêche : vu l'ampleur du phénomène, ne rien faire pourrait être interprété comme « non assistance à jeunes en danger ».

En première ligne, médecins, psychologues et éducateurs ont déjà pris la mesure du problème. Avec les moyens dont ils disposent. Sur leur terrain, les scientifiques tentent de mieux cerner tous les effets du cannabis, au plan biologique, pharmacologique, toxicologique, épidémiologique, sociologique… Sans tabous ni préjugés. Pas facile, tant sur ce dossier les partis pris idéologiques restent tenaces.

À l'heure où le gouvernement lance une campagne de sensibilisation destinée à démythifier le cannabis chez les jeunes, voici notre enquête dans les milieux de la recherche et de la prise en charge sanitaire et sociale.

Isabelle Bousquet et Alain Labouze le 13/07/2007