Géologie toujours active sur Mercure ?

Six mois après sa mise en orbite autour de Mercure, la sonde américaine Messenger livre ses premiers résultats. L’histoire de cette petite planète mal connue commence à se dévoiler.

Par Olivier Boulanger, le 11/10/2011

Mercure n’a pas l’attrait de la planète Mars. Trop petite, trop lointaine, trop proche du Soleil… avant la venue de la sonde américaine Messenger, la planète n’avait reçu qu'une seule visite, celle de Mariner 10 en 1974 et 1975. Autant dire que Mercure demeure une planète très peu étudiée. Mais avec la mise en orbite – en mars 2011 – de Messenger, l’histoire de cette petite planète, trop souvent comparée à la Lune, commence à se dévoiler.

Un volcanisme intense il y a 3,5 milliards d'années

Les chercheurs ont désormais la confirmation que les grandes plaines situées dans le nord de la planète et occupant 6 % de sa surface ont été formées par des coulées de lave répandue il y a 3,5 milliards d’années.

Le phénomène a visiblement été intense puisque l’épaisseur de lave atteint par endroits 2 km. Les scientifiques ont également découvert des sortes d’évents ("vents" sur l'image ci-dessus) de 25 kilomètres de long d’où seraient sortis ces flots de lave. Des formations qui rappellent celles que la Terre a connues au début de son histoire.

Dégazage récent ?

Au milieu des années 70, la sonde Mariner 10 avait pu observer d’étranges taches bleutées à la surface de Mercure. Grâce à la résolution de ces instruments, Messenger révèle qu’il s’agit de structures géologiques particulièrement étonnantes. 

Rassemblées en paquet, elles forment des creux et évoquent un dégazage d’éléments volatils présent dans le sol. Leur couleur et l’absence d’impact de météorites à proximité suggèrent que ces formations sont récentes et qu’elles pourraient correspondre à un processus géologique toujours en cours.

Ces résultats font l'objet de plusieurs publications dans la revue Science du 30 septembre 2011.

Olivier Boulanger le 11/10/2011