Isaac : l'ouragan en trois questions

Sept ans après Katrina, l'ouragan Isaac s'apprête à toucher la Lousianne. Selon Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, l'ouragan est beaucoup moins puissant que Katrina mais causera de très fortes précipitations.

Par Gautier Cariou, le 29/08/2012

Passage de l'Ouragan Isaac à La Nouvelle-Orléans

Qu’est-ce qui différencie l’ouragan Isaac de Katrina ?

Sa force essentiellement. Sur une échelle allant de 1 à 5, Katrina atteignait le niveau 5 en 2005, quand Isaac ne dépasse pas le premier échelon. Cette force correspond à la vitesse du vent. Avant de devenir officiellement un ouragan, le 28 août, Isaac n’était encore qu’une tempête tropicale. Pour changer de statut, il lui a fallu passer le cap des 117 km/h. Autre spécificité : Isaac a beau être de faible intensité, il a causé de très fortes précipitations en peu de temps. En quatre heures, il a plu 150 mm d’eau, soit le quart des précipitations annuelles enregistrées à Paris. À terme, ce chiffre devrait doubler selon les spécialistes américains.

Comment Isaac s’est-il formé ?

Isaac est né dans l’océan Atlantique, au large des Caraïbes. Pendant la saison des ouragans, de juin à novembre, les eaux chaudes transmettent une partie de leur énergie à l’air humide environnant. Ce phénomène de transfert énergétique mène à la formation de tempêtes tropicales qui peuvent évoluer de deux façons. Soit elles deviennent des ouragans, soit elles restent confinées à l’Atlantique et deviennent de simples dépressions comme celles qui atteignent les côtes françaises.

Carte des ouragans depuis 1851

Cette carte représente tous les ouragans qui ont sévi depuis 1851. Observe-t-on une augmentation du nombre d’ouragans dans le monde ?

Non. Depuis trente ans, environ 80 cyclones sévissent chaque année dans le monde. Et ce chiffre reste stable. Cependant, les ouragans de catégorie 4 et 5 sont de plus en plus fréquents. Cette montée en puissance est en accord avec les modèles climatiques. Elle est due au réchauffement climatique qui augmente l’énergie disponible dans les océans et favorise la formation de cyclones toujours plus puissants.

Gautier Cariou le 29/08/2012