Planck livre une nouvelle image de l’Univers

L’Univers est apparu il y a 13,8 milliards d’années et sa composition est à peine différente de ce qu’on imaginait. C’est ce qu’a révélé, le 21 mars, l'Agence spatiale européenne lors d’une conférence de presse consacrée aux résultats du satellite Planck.

Par Bernard Nomblot, le 28/03/2013

L’Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé le 21 mars une nouvelle carte de l’Univers, tel qu’il était 380.000 ans après le big bang. Cette carte élaborée grâce aux observations du satellite européen Planck est beaucoup plus détaillée que celles fournies par ses prédécesseurs. L’Univers était à ce moment-là une « soupe » brûlante et opaque de protons, d’électrons et de photons à quelque 2700°C. L’interaction entre protons et électrons, qui a donné naissance aux atomes d’hydrogène, a ensuite libéré la lumière. A cause de l’expansion de l’Univers, cette lumière est maintenant observable dans les hyperfréquences (micro-ondes) qui correspondent à une température de 2,7°C au dessus du zéro absolu, soit- 270,45°C.

L'Univers selon Planck (2013)

Ce rayonnement de fond cosmologique hyperfréquence, appelé CMB, présente d’infimes fluctuations de température qui correspondent à des régions de densité légèrement différentes, et qui portent en elles le germe des galaxies que nous observons aujourd’hui dans l'Univers. Planck a été conçu pour cartographier ces fluctuations sur la totalité du ciel avec une précision et une sensibilité jamais atteinte.

Le fond diffus de l'Univers découvert par le satellite Cobe (1992)

Une première image de ce fond cosmique a été fournie en 1992 par le satellite américain Cobe. Les données de Cobe ont été confirmées et précisées par le satellite WMap en 2003. La troisième image, celle de Planck, est beaucoup plus précise que celle de ces deux prédécesseurs.

De ces données, recueillies depuis son lancement en avril 2009, il ressort que l’Univers observé par Planck est très semblable au modèle cosmologique standard élaboré durant le vingtième siècle. Il n’y a pas de révolution dans les données de Planck, mais une meilleure précision de ce qui était connu.

Le fond cosmique vu par le satellite WMap (2003)

Quelques incertitudes devront cependant être levées dans les années à venir. Ainsi, la vitesse d’expansion de l’Univers déduite des observations de Planck diffère de celle qui avait été mesurée par le télescope spatial Hubble. Les proportions entre matière ordinaire, matière noire et énergie noire sont à affiner, mais les données recueillies vont permettre à la communauté scientifique de préciser les modèles de formation et d’évolution de l’Univers. L’histoire de l’Univers, même si elle est connue dans les grandes lignes, n’est pas encore gravée dans le marbre.

 

Bernard Nomblot le 28/03/2013