Un véritable laboratoire roulant

Mars Science Laboratory n’a pas volé son nom : le robot mobile emporte avec lui pas moins de dix instruments scientifiques dignes de ce nom. Principal atout du rover : il est capable de prélever des échantillons de roches et de sol avec son bras articulé et d’en faire une analyse chimique complète grâce à deux mini-laboratoires embarqués. Une prouesse réalisée jusqu’ici uniquement sur Terre.

Quel danger de contamination ?

Une fuite d’huile a été détectée au niveau de la foreuse de Curiosity juste avant son départ. Même si les responsables de la mission disent avoir réglé le problème, on ne peut pas exclure totalement le risque de contamination des échantillons qui compromettrait la faculté du robot à détecter des molécules organiques. Une histoire qui n’est pas sans rappeler les inquiétudes de voir les sondes apporter sur Mars des bactéries terrestres.

Des instruments « Made in France » sur Curiosity

Deux des dix instruments qui équipent Curiosity ont été élaborés en collaboration avec la France. 

L'instrument ChemCam (Chemistry and Camera), conçu à l'Institut de ­recherche en astrophysique et planétologie (Irap) de Toulouse, va ainsi permettre d'analyser les roches à distance. Pour ce faire, Curiosity tirera au laser sur la roche, la faisant chauffer en surface et excitant au passage ses atomes. La lumière ainsi émise par l’échantillon sera ensuite analysée par un spectromètre, révélant sa composition chimique. Avec une portée de sept mètres, cet instrument jouera un rôle clé, car il mettra en évidence les roches les plus intéressantes qui nécessiteront alors un prélèvement pour de plus amples analyses à bord du rover.

Quant à l'instrument SAM (Sample Analysis at Mars), conçu en partenariat avec le Goddard Space Flight Center de la Nasa, il s'agit d'un laboratoire de terrain qui permettra d'analyser plus finement les échantillons prélevés. Michel ­Cabane, chercheur au LATMOS et coresponsable de cet instrument, a bien voulu nous accorder un entretien :

<h2>Le robot martien Curiosity</h2> <p><p>Michel Cabane, chercheur au LATMOS (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales, CNRS), est coresponsable de l'instrument SAM du rover américain Curiosity qui partira à la recherche de molécules organiques martiennes. Il nous présente les enjeux de la mission et les chances de trouver des traces de vie sur la planète rouge. <br /><br />Interview : Olivier Boulanger <br />Réalisation : Christiane Buffet <br /><br />Production : Universcience 2012</p> <p> </p></p>
Michel ­Cabane, chercheur au LATMOS et coresponsable de l'instrument SAM

Pile au plutonium

Curiosity est le premier robot d'exploration de Mars dépourvu de panneaux solaires. À la place, le robot mobile emporte à son bord près de 5 kg de plutonium radioactif. En se désintégrant, celui-ci génère de la chaleur ensuite convertie en électricité. Grâce au plutonium, une très grande autonomie devrait être offerte au rover Curiosity. Il pourra ainsi utiliser ses dix instruments scientifiques pendant la journée — voire même prolonger les analyses des échantillons pendant la nuit. Et continuer à travailler pendant l'hiver martien, contrairement aux autres robots qui doivent être mis en veille à cette période. Doté d'une telle source d'énergie, Curiosity a été conçu pour arpenter le sol martien pendant au moins deux ans et sur une distance minimum de 20 km. Malheureusement, le report de deux ans du tir, prévu initialement en 2009, a diminué les capacités du rover car le plutonium a continué de se désintégrer pendant ce temps. Par prudence, les responsables de la mission ont onc dû revoir leurs objectifs à la baisse : un trajet de 5 km seulement et une trentaine de prélèvements contre 70 initialement.

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