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Z. Pourquoi avons-nous besoin de rappels ?

Plus rapide, plus intense, plus adapté. En un mot, plus efficace. Le système immunitaire s’améliore face à un microbe après une première rencontre, naturelle ou vaccinale, avec ce même microbe. Éduqué, il se trouve apte à contrer une réinfection. Mais, avec le temps, ses nouvelles capacités s’amenuisent. Un rappel vaccinal est destiné à les maintenir, en assurant la présence de cellules particulières : les cellules mémoires.

La première rencontre avec un agent infectieux aboutit à la synthèse par le système immunitaire de molécules capables de détruire ce microbe, les anticorps. Nombreux pendant l’infection, leur taux s’effondre ensuite. Dans le cas du SARS-CoV-2, il chute de 80 à 90 % quatre mois après une infection naturelle, puis se stabilise. Les anticorps demeurent détectables dans le sang plusieurs mois durant. Un cas intéressant est celui des vaccinés contre la variole, chez lesquels les anticorps dirigés contre ce virus sont détectables à vie. Pourtant, individuellement, les anticorps ont une existence courte : seulement quelques jours. Leur persistance s’explique par leur renouvellement permanent, dû à un stock important de cellules qui les produisent en permanence : les plasmocytes. Ces plasmocytes se sont mis en place à la suite de la vaccination ou de l’infection par un microbe.

Ils vivent longtemps. Au moins un an dans le cas du SARS-CoV-2. Et s’ils disparaissent, une réserve de cellules particulières, les lymphocytes B mémoires, les remplace. Grâce à cette réserve, le système immunitaire conserve une capacité de réaction rapide.

Mais la réponse immunitaire ne se cantonne pas à une réaction par des anticorps. Des cellules dites tueuses – parce qu’elles détruisent les cellules infectées par le virus – agissent également. Difficile à détecter, leur activité est néanmoins cruciale pour étouffer une infection. Là aussi, la première contamination enrayée, une réserve de ces cellules tueuses demeure. Elles sont qualifiées de cellules tueuses mémoires. Elles répondront rapidement en cas de réinfection. Cette réserve peut décroître. Six mois après une infection naturelle au SARS-CoV-2, elle diminue de moitié. Et, là encore, les rappels ont pour but de la maintenir.

Plasmocytes secrétant des anticorps (mille par seconde). Image de synthèse.

informations mises à jour le 13/01/2022