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BRÛLAGE
nécessaire, le choix de la distance entre les lignes d’allumage succes-
sives permettant de réguler la vitesse d’avancement du chantier, mais
aussi la puissance locale du feu. Le contrôle de la puissance du feu est
en effet une nécessité pour des raisons évidentes de sécurité, le brûlage
ne devant pas sortir du périmètre assigné, mais aussi pour une bonne
maîtrise des effets recherchés sur le milieu.
Le savoir-faire de l’opérateur se mesure finalement autant à sa capacité
à sécuriser son chantier qu’à obtenir les impacts attendus. Le premier
aspect se constate immédiatement, alors que les effets du brûlage
dirigé sur les différents compartiments de l’écosystème (sol, végéta-
tion, faune) ne se dévoilent que progressivement, plusieurs mois, voire
plusieurs années après l’opération. Le responsable du brûlage dirigé
doit allier l’art de conduire le feu et en maîtriser les impacts.
Réaliser un brûlage dans une forêt de résineux est possible •
Le brûlage
dirigé pour la protection des forêts trouve son application la plus
courante dans les pinèdes méditerranéennes. L’opération commence
par une phase de prescription, qui permet de définir les objectifs pour-
suivis, les effets recherchés en termes de réduction du combustible,
mais aussi les éléments à préserver. Le technicien sait que le succès de
l’opération dépend en grande partie de la minutie de sa préparation.
Dans une pinède méditerranéenne, l’objectif visera à réduire la litière
(aiguilles combustibles) ainsi que les strates herbacée et arbustive,
tout en préservant les pins. La réalisation d’un brûlage dirigé nécessi-
tera des conditions toujours particulières qui résultent du temps qu’il
a fait précédemment et de la météo du jour même. Ainsi, il faudra une
pluie significative suivie de quelques jours de mistral pour dessécher
la litière d’aiguilles en surface pour mener le feu, alors que la couche
plus profonde, encore humide, protégera le sol de l’échauffement. Le
jour du brûlage, un vent plus calme sera néanmoins nécessaire pour
disperser la chaleur des flammes, mais il devra être stable pour faciliter
la conduite du feu. Le feu sera allumé et conduit à contrevent et contre-pente (voir figure p. 10), et les bandes seront plus étroites en milieu de
journée pour calmer le feu aux heures les plus chaudes de l’opération.
Le tapis continu d’aiguilles de pins sera utilisé comme principal vecteur
pour guider le feu calmement vers toutes les zones de la parcelle où les
arbustes doivent être consommés. Le responsable du brûlage dirigé sait
qu’il doit préserver les arbres, mais il connaît les caractères d’adaptation
au feu des pins méditerranéens, et notamment l’importante épaisseur
d’écorce qui protège les tissus vivants du tronc. Il a prévenu le comman-
ditaire de l’opération que la base des troncs restera noircie pendant
