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BRÛLAGE
quelques années, et le public fréquentant cette forêt a été informé par
panneaux des bénéfices de l’opération. Le choix de cette journée d’hiver
légèrement ventée est un atout pour la dispersion de la chaleur dans
la cime des arbres, où seules les aiguilles des branches les plus basses
seront roussies. Au printemps suivant, les aiguilles mortes tomberont et
les bourgeons protégés de la chaleur par leurs écailles épaisses forme-
ront de nouvelles aiguilles vertes. Finalement, les moyens d’extinction
présents en ultime recours en bord de parcelle ne seront utilisés ni
pour contrôler la conduite du feu, ni pour en amoindrir les effets sur
les arbres. Deux ans plus tard, si un incendie se déclenche en aval, les
pompiers viendront immédiatement déployer un dispositif de lutte
sur cette parcelle sécurisée pour tenter d’en bloquer la progression.
Vers une institutionnalisation de l’usage du feu •
Le brûlage dirigé est
mis en œuvre par des équipes spécialisées formées et équipées à cet
effet, qui exercent dans le cadre strict de la prévention des incendies de
forêt. Ces acteurs sont des pompiers, des forestiers ou des techniciens
des services d’appui à l’élevage de montagne. Les brûlages dirigés qu’ils
réalisent ont vocation à compléter la palette des techniques (broyage
mécanique, pâturage contrôlé) utilisées pour entretenir les coupures
de combustible prévues dans le cadre de plans de prévention des incen-
dies de forêt. Cette pratique institutionnelle vient en complément de
la pratique traditionnelle de brûlage dans l’espace rural et pastoral,
toujours vivace en France, pour la gestion des pâturages de montagne.
Plusieurs facteurs (recul de l’élevage en zone de montagne, exode rural
et vieillissement des populations, embroussaillement et progression
des espaces boisés) font que les villageois ont parfois du mal à réaliser
des brûlages pastoraux difficiles en toute sécurité. Chaque année, des
feux pastoraux échappent à leurs auteurs, entraînant des incendies
des espaces boisés voisins. Les équipes de brûlage dirigé spécialisées
ont donc aussi pour mission d’assister les éleveurs pour la réalisa-
tion des chantiers les plus délicats, voire d’organiser des formations
pour combler les pertes de savoir-faire. Ces actions contribuent à la
résorption des causes d’incendies hivernaux. Cet appui des équipes
spécialisées aux praticiens traditionnels contribue à la gestion inté-
grée du feu, et améliore la capacité collective à maintenir la diversité
de milieux, qui fait la richesse et la beauté de nos paysages ruraux.
