Réchauffement climatique : un rapport alarmant sur les conséquences

Très attendues, les conclusions du rapport sur les impacts du réchauffement climatique ont été annoncées par le Groupe intergouvernenental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), le vendredi 6 avril à Bruxelles.

Par Chantal Le Restif, le 06/04/2007

Validation au forceps

Accouchement difficile, le 6 avril à Bruxelles, pour le volet II du quatrième rapport du GIEC dont le volet I, publié à Paris en février, se penchait sur les aspects scientifiques. Ce second volet, consacré aux impacts du changement climatique sur la planète, devait être validé, ligne par ligne, par les délégués mandatés par leur gouvernement.

La Chine, l'Arabie Saoudite, la Russie et les États-Unis ayant contesté certains paragraphes du «résumé pour les décideurs» destiné à éclairer les gouvernements de la planète sur les aspects économiques et humains du réchauffement, il a fallu négocier point par point avant la publication. Les divergences se sont traduites par la suppression de tableaux établissant un lien entre l'utilisation d'énergie fossile et le réchauffement climatique ainsi que par l'introduction de quelques éléments de doute quant à son impact sur les systèmes actuels.

Malgré cela, les scientifiques estiment que l'essentiel du message s'y trouve et surtout, comme conclut Martin Parry, le vice-président, que « les gouvernements l'ont finalement accepté ».

Toutes les régions du monde seront concernées

Au-delà de 2 à 3 degrés supplémentaires par rapport à 1990, le réchauffement climatique aura des conséquences dramatiques sur les populations, « surtout les plus pauvres, même dans les pays prospères » et près de 30% des espèces végétales et animales « connaîtront un risque croissant d'extinction », ont souligné les experts.

En Afrique, la sécurité alimentaitre sera compromise et les pénuries d'eau encore plus fréquentes. L'Asie sera victime d'inondations ou au contraire de sécheresse (selon les endroits) et de pénuries d'eau douce, le tout aggravé par une pression démographique importante. En Amérique latine, près de 50% des terres agricoles seront perdues d'ici 2050. L'Europe aussi sera affectée : les régions méditerranéennes feront face à des risques accrus de sécheresse, de récoltes appauvries et de vagues de chaleur mortelles tandis que le nord connaîtra davantage d'inondations en hiver. Enfin, l'Amérique du Nord souffrira de vagues de chaleur éprouvantes dans les villes, de tempêtes intenses, particulièrement sur les côtes sud.

Deux autres réunions portant les remèdes à mettre en œuvre sont programmées en 2007 à Bangkok et à Valence.

Chantal Le Restif le 06/04/2007