Xynthia : analyse d’une violente tempête hivernale

Depuis onze ans, la France est touchée par une série de tempêtes meurtrières. Après celles de 1999 et 2009, Xynthia vient de terminer sa course en dévastant une partie des côtes atlantiques du pays. En plein débat sur le réchauffement climatique, quelles sont les vraies raisons de ce type d'événement ?

Par Romain Lejeune, le 02/03/2010

Une dépression qui vient de l’Atlantique

Patrick Galois: Tempête sur l'Atlantique

« La tempête est une dépression qui résulte de conflits de masses d'air. Au large de l'océan Atlantique, ces dépressions se développent sans cesse et génèrent des vents puissants. » Comme l'explique Patrick Galois, ingénieur à Météo France, des vents forts, comme ceux provoqués par la tempête Xynthia, se produisent fréquemment. Ils sont régulièrement recensés par les météorologues et circulent principalement au nord de l'Europe. « Ces dépressions frappent généralement les îles Britanniques, la mer du Nord, ou les pays scandinaves. »

Les aléas atmosphériques

La tempête qui a touché l'ouest de la France dans la nuit du 27 au 28 février s'est développée plus au sud, au large des Açores. Remontant par le Portugal et le nord-ouest de l'Espagne, la dépression a été provoquée par la rencontre entre un courant froid de haute altitude et une masse d'air chaud de basse altitude.

Les tempêtes en France, de 1999 à 2010

Les tempêtes de 1999 à 2010

« La tempête de ce week-end était beaucoup moins active qu'en 1999 »

Le changement climatique en cause ?

Le changement climatique en cause ?

« Les climatologues ne voient pas d'augmentation de la fréquence ou de l'intensité des tempêtes. » Selon Patrick Galois, la variabilité naturelle du climat reste la cause majeure de ce type d'événement. Pour certains météorologues français, il n'est pas possible de prouver scientifiquement que le changement climatique est responsable de ces phénomènes climatiques extrêmes.

Quatre départements étaient en vigilance rouge

Une tempête annoncée

Sept jours avant l'arrivée de Xynthia, un risque de vent fort sur l'ensemble du pays avait été annoncé. Dès le vendredi, des avis plus ciblés ont été faits par l'intermédiaire de communiqués de presse pour prévenir la population. Le samedi, la Charente-Maritime, la Vendée, la Vienne et les Deux-Sèvres étaient en vigilance rouge.

Ce qui pouvait être difficilement anticipé, c'est la conjonction des événements et ses conséquences : un fort coefficient de marée conjugué à des vents d'environ 120 kilomètres par heure qui ont inondé le littoral. Le 2 mars, 52 personnes sont décédées des suites de cette tempête en France et huit sont toujours portées disparues.

Romain Lejeune le 02/03/2010