Biodiversité : l'esturgeon, de la Caspienne à la Gironde

Le 5 septembre 2003, la CITES* a approuvé de nouveaux quotas de production de caviar dans la mer Caspienne. Une décision qui fait suite à l’augmentation des stocks d’esturgeon dans cette région.

Par Philippe Dorison, le 29/09/2003

Une situation en voie de redressement

Traitement du caviar d'esturgeon

Pendant une dizaine d’années, le nombre d’esturgeons de la mer Caspienne avait considérablement diminué en raison de la surpêche. Depuis que les pays riverains se sont engagés à appliquer pleinement les règlements proposés par la CITES*, la tendance s’est inversée et la production du caviar peut à nouveau espérer s’inscrire dans une stratégie durable.

* CITES : Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction

Carte : les pays riverains de la mer Caspienne.

Les principales améliorations sont venues d’une meilleure gestion des stocks de poisson et de la lutte contre le braconnage.

Une attention toute particulière a été accordée au beluga, l’espèce d’esturgeon qui produit le caviar le plus précieux et à qui il faut de 11 à 17 ans pour atteindre sa maturité.

En 2003, ce sont finalement 146 tonnes de caviar dont l’exportation sera autorisée aux pays riverains de la mer Caspienne.

La Gironde, l’esturgeon et Natura 2000

En France, La Gironde fut elle aussi autrefois fréquentée par les esturgeons, mais ils en ont aujourd’hui presque totalement disparu.

L’ensemble de l’estuaire a été classé zone « Natura 2000 », ce qui impose un certain nombre de contraintes aux différents usagers de cette région, dans laquelle l’activité commerciale du port de Bordeaux joue un rôle économique de premier plan.

Comme dans de nombreuses autres régions d’Europe, les controverses qui émergent du classement d’un territoire sous la directive Natura 2000 sont symptomatiques des difficultés à mettre en œuvre des politiques de développement durable, aussi bien dans les pays industrialisés que dans ceux en développement.

Et pour les scientifiques qui traquent les quelques rares spécimens d’esturgeon présents dans ces eaux, rien ne prouve que ce poisson reviendra durablement s’y installer.

Philippe Dorison le 29/09/2003