Risques naturels : la lutte contre les criquets, toujours d'actualité

En 2003, une campagne de lutte coordonnée par la FAO est parvenue à limiter les effets d'une invasion de criquets en Afghanistan. Mais dans ce pays comme dans beaucoup d'autres, la vigilance reste de rigueur.

Par Philippe Dorison, le 03/10/2003

Une menace récurrente

A Madagascar aussi les invasions de criquets sont fréquentes.

Si la FAO* s'implique dans la lutte contre les criquets migrateurs, c'est en raison de l'importance des ravages que ces insectes font subir aux récoltes à travers le monde, avec des conséquences évidentes sur l'alimentation des populations riveraines.

La dernière grande “peste“ en date a eu lieu dans les années 1986-89. Mais des invasions moins conséquentes se produisent chaque année et les pays concernés cherchent à se doter de moyens de surveillance et de lutte.

En Afghanistan, la FAO avait estimé en 2002 que près de 600 000 hectares de blé étaient sous la menace d'une attaque de criquets. La campagne de lutte déclenchée en 2003 a porté sur le traitement de 123 000 ha, principalement à l'aide de pesticides chimiques. Elle a demandé un important effort d'organisation et de logistique, aidé par l'ONG Irlandaise GOAL. Plusieurs pays (Belgique, Irlande, Royaume Uni et États-Unis) ont contribué à financer cette opération.

Selon la FAO, “l'infection de criquets a été réduite de manière significative par la campagne de cette année“.

Mais de nombreux autres pays, notamment dans la zone saharienne, restent en danger. Ainsi, le Sénégal a connu plusieurs attaques en 2003 et 84 000 hectares de cultures ont été détruits en Guinée Bissau.

* FAO : Food and Agriculture Organisation, une des plus importantes agences spécialisées des Nations Unies

Vers une lutte moins polluante ?

Durant la campagne de lutte de 2003 en Afghanistan, certaines zones ont été traitées par un régulateur de croissance des criquets, une méthode présentant moins d'impact sur l'environnement que l'action chimique.

Mais ces méthodes biologiques restent encore minoritaires. Des recherches sont menées à partir d'extraits de végétaux comme le margousier ou neem, mais les problèmes concernant la production en masse de ces extraits ne sont pas tous résolus.

D'autres perspectives s'ouvrent grâce à des champignons microscopiques capables de parasiter les criquets. Si leur efficacité est démontrée, il reste encore à les intégrer à des stratégies de lutte.

Philippe Dorison le 03/10/2003