Le télescope spatial Hubble

Premier véritable télescope optique spatial, Hubble est très certainement l'instrument qui a le plus marqué la dernière décennie.

le 18/02/2003

Hubble, lors de la 3° intervention de maintenance réalisée en 1999 à partir de la navette Discovery.

Paradoxalement, avec son miroir de 2,40 m, Hubble reste cependant un instrument modeste (les plus télescopes terrestres dépassent actuellement les 8 m). Mais à 600 km d’altitude, au-dessus du voile atmosphérique, ce « petit » télescope est capable de produire des images dix fois plus précises que celles obtenues depuis la Terre avec des instruments équivalents.

La rareté de l’atmosphère lui permet également d’observer dans une large gamme de longueur d’ondes : dans le visible, mais aussi dans le proche infrarouge et l’ultraviolet.

L’aventure Hubble a failli tourner court. En juin 1990, deux mois après sa mise en service et après d’interminables séances de mise au point, la Nasa arrive à la conclusion que le télescope présente un défaut optique majeur : il souffre d’une sorte de myopie. Devant la gravité du défaut, une mission de sauvetage est programmée en décembre 1993. Après cinq jours d’intervention, la mise en place d’un dispositif de correction, le COSPAR, redonne à Hubble toute son acuité visuelle.

Les performances de Hubble révèlent la présence de galaxies invisibles aux autres instruments.

L’une des missions premières de Hubble était l’étude du système solaire. À la différence des sondes, Hubble peut en effet suivre l’évolution des planètes sur le long terme. On lui doit ainsi le suivi du climat martien, ou encore la découverte de satellites autour de Jupiter ou Saturne. L’un des événements les plus marquants étant sans conteste les images de la comète P/Shoemaker-lévy9 s’écrasant sur Jupiter en juillet 1984.

Très vite, les chercheurs se sont rendus compte des possibilités qu’offrait Hubble pour observer l’Univers lointain. Ses performances lui permettent en effet d’observer l’Univers lorsqu’il n’avait que le dixième de son âge. Il s’agit donc d’un outil particulièrement précieux en cosmologie.

Au-delà de l’intérêt scientifique du projet, la notoriété de Hubble vient également des nombreuses images extraordinaires dont il nous abreuve depuis sa mise en orbite, le 24 avril 1990. Devant un bilan si positif, et en attendant son successeur (le NGST ou Next Generation Space Telescope), Hubble a vu sa mission prolongée jusqu’en 2010.

le 18/02/2003