VLTI : un interféromètre au VLT

Le Very Large Telescope Interferometer (VLTI) a reçu sa première lumière le 17 mars 2001. Un essai qui s'est parfaitement déroulé et qui laisse espérer de grandes observations à l'avenir.

Par Céline Ravallec, le 01/04/2001

Les quatre télescopes principaux du VLT, sur le site du mont Paranal.

Le premier essai de l’interféromètre du Very Large Telescope a eu lieu avec succès le 17 mars 2001. Le test, qui a permis de mesurer le diamètre d’une étoile très brillante, Sirius, dans l’hémisphère Sud, à partir de deux télescopes auxiliaires de l’observatoire, s’est parfaitement déroulé. De même qu’une autre observation menée le lendemain qui visait une autre étoile, Alpha Hydrae.

L’interférométrie est une technique qui permet de passer outre les nuisances optiques dues à l’agitation atmosphérique terrestre. À cause des turbulences en altitude, la résolution des télescopes au sol est en effet particulièrement limitée.

Son principe ?

En orientant deux télescopes d’un même site vers un même objet céleste, les astronomes parviennent à en obtenir des signaux lumineux distincts.

Une petite étoile montre des franges nettes, une grande, des franges floues.

Une fois reconstitués, ces signaux fournissent une image combinant des franges sombres et claires, les ''franges interférométriques''. Ce résultat correspond à ce que les astronomes obtiendraient avec un immense télescope dont le miroir aurait pour dimension la distance entre les deux télescopes utilisés pour l’observation.

L’observatoire du VLT au mont Paranal (Chili) est doté de quatre télescopes principaux de 8,2 mètres de diamètre, distants chacun d’une trentaine de mètres, et de trois télescopes auxiliaires plus petits et mobiles. Ce sont deux de ces télescopes auxiliaires qui ont été utilisés lors du premier test.

Début des observations en 2002

Théoriquement, les télescopes du VLT peuvent fonctionner en mode interférométrique. Dans les faits, cela restait à prouver.

Image historique : les franges de Sirius par le VLTI le 17 mars 2001.

Car l’interférométrie nécessite une très grande stabilité de tous les instruments impliqués dans une telle observation : les miroirs des télescopes bien sûr, mais aussi l’instrument qui permet de recombiner les images, sorte de petit chariot qui se déplace entre les télescopes pour en recevoir les signaux.

Ces premiers résultats démontrent qu’il faudra désormais compter avec le VLTI. Les tests vont se poursuivre dans les prochains mois. Les premières observations du VLTI à partir de deux grands télescopes de 8,2 mètres devraient débuter à la fin 2001. Et les observations régulières seront menées à partir de 2002. La résolution espérée du VLTI devrait permettre de discerner un homme sur la Lune !

Céline Ravallec le 01/04/2001