Lanceurs de demain

Une Ariane 5 pèse 735 tonnes au décollage. Rien n'en sera récupéré. Et si l'Europe décidait de lui donner des ailes et de se lancer dans l'aventure des lanceurs réutilisables ? Le conseil européen de l'Esa doit prendre position en novembre.

Par Jean-Christophe Monferran, le 11/10/2001

Une navette américaine est utilisée plusieurs fois. Le lanceur qui la propulse dans l’espace, lui, ne sert qu’une fois; le récupérer serait sans doute source d’économie. En 1992, un projet européen de navette spatiale, Hermès, fut abandonné. La question est à nouveau posée par les grandes agences spatiales : faut-il maintenant développer des programmes de lanceurs réutilisables ?

Le CNES (Centre national d’études spatiales) en est convaincu et propose à l’ESA un programme, baptisé Angel, qui permettrait à l’horizon 2020 de disposer de ce type de lanceur. Les Allemands vont proposer un projet concurrent (Phoenix), les Italiens aussi (Prora). Le conseil ministériel de l’Esa choisira-t-il l’un de ces projets ou demandera-t-il aux agences spatiales d’élaborer un projet commun ?

Angel, la suite d’Hermès et du FLTP…

Un démonstrateur d'entrée dans l'atmosphère tel qu'on pourrait le voir en 2004 (vue d'artiste).

L’Esa avait engagé le programme FLTP en 1999 (Future Launcher Technology Program). Il est aujourd'hui à l’arrêt, l’Allemagne ayant préféré ne pas y participer. La proposition française, Angel (Advanced New Generation European Launchers), s’appuie pour beaucoup sur le FLTP et doit conduire en 2004 à la réalisation d’un véhicule de rentrée atmosphérique pour tester dans l’espace les nouvelles technologies utilisées.

Une deuxième phase du programme (2005-2009) doit permettre de définir à proprement parler l’architecture du véhicule réutilisable et aboutir à la décision de le construire. L’objectif poursuivi est de diviser par deux les coûts du lanceur par rapport à Ariane 5 version 2010 qui sera moins coûteuse qu'aujourd'hui. Dans son cahier des charges, ce nouveau lanceur, lorsqu'il verra le jour, doit être capable de repartir une quinzaine de jours plus tard.

Jean-Christophe Monferran le 11/10/2001