Une Ariane 5 pèse 735 tonnes au décollage. Rien n'en sera récupéré. Et si l'Europe décidait de lui donner des ailes et de se lancer dans l'aventure des lanceurs réutilisables ? Le conseil européen de l'Esa doit prendre position en novembre.
Une navette américaine est utilisée plusieurs fois. Le lanceur qui la propulse dans l’espace, lui, ne sert qu’une fois; le récupérer serait sans doute source d’économie. En 1992, un projet européen de navette spatiale, Hermès, fut abandonné. La question est à nouveau posée par les grandes agences spatiales : faut-il maintenant développer des programmes de lanceurs réutilisables ?
Le CNES (Centre national d’études spatiales) en est convaincu et propose à l’ESA un programme, baptisé Angel, qui permettrait à l’horizon 2020 de disposer de ce type de lanceur. Les Allemands vont proposer un projet concurrent (Phoenix), les Italiens aussi (Prora). Le conseil ministériel de l’Esa choisira-t-il l’un de ces projets ou demandera-t-il aux agences spatiales d’élaborer un projet commun ?
Angel, la suite d’Hermès et du FLTP…
L’Esa avait engagé le programme FLTP en 1999 (Future Launcher Technology Program). Il est aujourd'hui à l’arrêt, l’Allemagne ayant préféré ne pas y participer. La proposition française, Angel (Advanced New Generation European Launchers), s’appuie pour beaucoup sur le FLTP et doit conduire en 2004 à la réalisation d’un véhicule de rentrée atmosphérique pour tester dans l’espace les nouvelles technologies utilisées.
Une deuxième phase du programme (2005-2009) doit permettre de définir à proprement parler l’architecture du véhicule réutilisable et aboutir à la décision de le construire. L’objectif poursuivi est de diviser par deux les coûts du lanceur par rapport à Ariane 5 version 2010 qui sera moins coûteuse qu'aujourd'hui. Dans son cahier des charges, ce nouveau lanceur, lorsqu'il verra le jour, doit être capable de repartir une quinzaine de jours plus tard.