Le télescope Hubble - et sa nouvelle caméra panoramique avancée - ont transmis la plus profonde image de ciel jamais réalisée. Un cliché extrême, publié le 7 mai 2003.
En décembre 1995, le "Hubble Deep Field" avait immortalisé une région de la Grande Ourse avec la caméra à grand champ WFPC2. Les astronomes ont réitéré l’exploit avec un instrument 100 fois plus puissant. Au cours d'une pose qui aura duré 3,5 jours (120 orbites), l'Advanced Camera for Surveys a été pointée vers une portion de ciel dégagée. Des objets de magnitude 31 ont été ainsi saisis pour la première fois en lumière visible. Ils brillent six milliards de fois moins que la moindre étoile décelable à l'œil nu et dispensent 2,5 fois moins d'énergie que leurs prédécesseurs du "Hubble Deep Field".
La prouesse, réalisée par l'équipe de Tom Brown au Space Telescope Science Institute, a porté sur un point particulier : un degré au sud-est de la grande galaxie spirale d'Andromède M 31. La taille du champ embrassé se compare avec ce que laisse voir le trou d'un chat d'aiguille tenu à bout de bras devant la voûte céleste ! L'œil perçant d'Hubble l’a dilaté en un panorama qui inclut 300 000 étoiles d'Andromède et des milliers d’univers-îles à l’arrière-plan ! A coté de notre voisine, à 2,5 millions d'années-lumière de distance, des objets éloignés arborent des formes irrégulières et fragmentées : signe des fusions-collisions qui rythmaient jadis la vie des galaxies.
Lors de l'observation du télescope Hubble, certaines étoiles faibles du halo de la galaxie d'Andromède M 31 qui brillent d'un éclat inférieur à celui d'un Soleil ont également été détectées. Surprise : l'analyse des couleurs associées à leur rayonnement a alors révélé que leurs âges s'étalaient entre 6 et 13 milliards d'années. Une dispersion de valeur inattendue qui indique que l'origine de ces astres est probablement plus complexe que prévu. Le témoin d'un épisode de flambée d'étoiles qui se serait déclaré par le passé ?
