Le premier télescope spatial à traquer les exo-planètes de taille comparable à celle de la Terre sera : français... Et lancé en juin 2006 par une fusée Soyouz, décollant de Kourou ! Le contrat industriel a été signé jeudi 19 juin 2003, entre le Cnes et Alcatel.
La sismologie stellaire est une science toute neuve. Elle s'apparente à ce que font les géophysiciens lorsqu'ils traquent les frissons de notre planète et le satellite Soho qui écoute vibrer le cœur du Soleil. La mission Corot, d'un coût de 120 millions d'euros, sera la première à mettre en œuvre ce principe dans l'espace pour étudier... les étoiles.
Enjeu : la surveillance des variations de luminosité des astres, témoin de ce qui se trame dans leurs entrailles. En prime, “les fluctuations d'éclat d'une étoile pourraient trahir la présence d'une planète extrasolaire dans son voisinage“, explique-t-on chez Alcatel. Du coup, les chercheurs se prennent à espérer découvrir “des phénomènes de mini-éclipse ou d'occultation dus au passage d'une planète de la taille de la Terre devant son soleil“.
Le satellite Corot (COnvection, ROtation and planetary Transits), 600 kilos, sera équipé de quatre caméras CCD et d'un télescope à trois miroirs de 25 centimètres. Il doit être construit en collaboration avec l'Agence spatiale européenne, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne et l’Italie.
Placé sur orbite polaire à 800 kilomètres d'altitude, sa mission durera trois ans. De quoi observer 120 000 étoiles et recueillir des informations inédites quant à leur âge, leur masse, leur température et les processus dynamiques intimes qui président à leur évolution.
En outre, Corot aura la remarquable capacité de débusquer la signature de planètes telluriques : c'est-à-dire de petits compagnons dotés d'une croûte solide en silicates, comparable à celle de la Terre. Une avancée majeure après la centaine de géantes gazeuses détectées autour d'étoiles proches depuis 1995.