Convention sur la biodiversité : aucune mesure concrète

À Kuala Lumpur (Malaysia), la septième conférence des signataires de la Convention sur la biodiversité s’est achevée le 27 février 2004 : beaucoup de déclarations mais aucune mesure concrète.

Par Isabelle Bousquet Maniguet, le 25/02/2004

La Convention sur la biodiversité

Issue du Sommet de Rio de Janeiro en 1992, la Convention sur la biodiversité a comme objectifs la conservation de la diversité biologique, son utilisation durable et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.

En dix ans, plus de 150 pays ont ratifié la Convention sur la biodiversité. Mais le fait que certains pays comme les Etats-Unis s'en soient abstenu affaiblit considérablement sa portée.

Le point complet sur les enjeux de la biodiversité dans notre dossier « La biodiversité et nous : de Rio à Johannesburg ».

Des déclarations d’intention

74 pays se sont réunis à Kuala Lumpur.

Les ministres de l’Environnement des 74 pays qui se sont retrouvés dans la capitale malaisienne ont promis, comme lors dès précédentes conférences, de faire des efforts pour freiner la disparition des espèces d’ici à 2010 mais sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise.

Les mesures adoptées lors de la 12e conférence Cites.

Les divergences Nord-Sud

Jusqu’en 1992, les richesses biologiques des pays du Sud étaient d’accès libre et gratuit. Depuis le sommet de Rio, la biodiversité est devenue une ressource nationale des États, sous la pression des pays du Sud riches en biodiversité. Mais leur volonté de respecter les droits des agriculteurs et des populations qui participent à la conservation de la biodiversité s'oppose au système des brevets que veulent imposer les pays du Nord sous la pression des industriels des biotechnologies.

En 1998, lors de la Conférence de Bratislava, est abordée pour la première fois la question du partage juste et équitable des bénéfices tirés de la biodiversité, sans toutefois en préciser les modalités.

Lors de la Conférence de Kuala Lumpur, les pays riches ont exprimé le souhait de mettre en place un accord « d’accès et de partage des bénéfices » non contraignant alors que les pays du Sud, qui abritent le plus gros de la biodiversité, ont au contraire réclamé un régime contraignant. Et ce, afin d’empêcher que leurs ressources ne soient exploitées au bénéfice des pays du Nord. Finalement, aucune décision n'a été prise sur ce point de contentieux entre le Nord et le Sud.

Isabelle Bousquet Maniguet le 25/02/2004