Une étude de l'Institut de veille sanitaire (INVS) dresse le bilan des cas de tuberculose déclarés en France. Le nombre global de malades augmente, mais celui des cas graves reste stable.
Une hausse plus faible qu’en 2007
La tuberculose est la pathologie infectieuse qui provoque le plus de décès au monde. En 2009, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,8 million de personnes sont décédées des suites de cette maladie. En France, le bilan annuel des cas de tuberculose déclarés en 2008 vient d'être rendu public.
Réalisé par l'Institut national de veille sanitaire (Invs), ce rapport met en avant l'augmentation du nombre de malades : 5 758 cas de tuberculose (5589 en France métropolitaine et 169 dans les territoires d'outre-mer) ont été déclarés, soit une hausse de 3,3% par rapport à 2007. Une augmentation néanmoins plus faible que celle recensée entre 2006 et 2007 (+4,7%). Parmi les raisons invoquées, des traitements antituberculeux de plus en plus appropriés et des conditions de vie un peu plus favorables.
Différentes couches de population touchées
Selon le rapport, les hommes sont plus touchés par la tuberculose que les femmes (59% des malades). Cependant, la hausse générale des cas entre 2006 et 2008 (la moyenne d'âge est de 45 ans) touche plus particulièrement les femmes : + 9,6% pour les femmes, + 7,8% pour les hommes. De même, on note une augmentation du nombre de cas chez les personnes âgées de 60 à 64 ans (+33%) et les enfants de moins de 5 ans (+28%).
Cette augmentation intervient dans un contexte de modifications des politiques vaccinales (suppression du Monovax en 2006). Pour mieux juger l'impact de ce type de mesure sur l'évolution de la maladie, les données portant sur les enfants nés après janvier 2006 sont en cours d'analyse. Sur le plan régional, l'Ile-de-France, pour la France métropolitaine, et la Guyane, pour l'Outre-mer, sont les zones qui comptent le plus de malades (respectivement 2 086 cas et 50 cas).
Prudence de mise
L'augmentation du nombre de cas de tuberculose recensés chez des enfants de moins de 5 ans prouve que la maladie ne disparaît pas. « L'épidémiologie de la tuberculose chez les jeunes est un bon indicateur de la persistance de la circulation du bacille tuberculeux dans la population », notent les rapporteurs de l'étude. Malgré cette évolution, les cas graves de la maladie (notamment les méningites) semblent se stabiliser.
Mais la prudence demeure. Prudence dans le suivi de la maladie, mais aussi dans l'interprétation des résultats. En effet, les récentes campagnes de sensibilisation pour lutter contre la maladie pourraient contribuer à une augmentation du nombre de cas déclarés (190 de plus en 2008 qu'en 2007). Un nombre qui devrait donc continuer d'évoluer au fil des recensements.