Quand les poissons dialoguent pour mieux se propager !

Le développement d'une partie du cerveau de certains mormyridés aurait contribué à une plus grande diversification de l'espèce.

Par Romain Lejeune, le 18/05/2011

Le dialecte d'une espèce gabonaise

Ils vivent dans des eaux troubles et communiquent grâce à des signaux électriques émis à la base de leur queue. Qui sont-ils ? Ce sont les mormyridés, célèbres grâce à la star de la famille, le poisson-éléphant (Gnathonemus petersii). Mais il en existe bien d'autres : cette famille regroupe en effet plus de 200 espèces. Une famille si nombreuse que cela a intrigué les chercheurs. Pourquoi tant d'espèces ? Pour répondre à cette question, les chercheurs se sont livrés à diverses expériences. Après avoir placé des électro-récepteurs dans l'eau, ils ont enregistré les signaux électriques émis par 26 espèces de mormyridés et se sont alors aperçus que chaque espèce de poissons possédait son propre dialecte.

Comme ces poissons vivent dans des eaux troubles, ils ne peuvent faire confiance qu'aux signaux électriques pour reconnaître les individus de leur propre espèce. Or, en regardant d'un peu plus près le cerveau de ces poissons, en particulier une région impliquée dans la reconnaissance des signaux électriques, les chercheurs ont noté que cette zone cérébrale jouait un rôle important dans l'apparition de nouvelles espèces : plus elle est développée, plus les poissons deviennent capables de reconnaître leurs semblables et plus les espèces se diversifient. Les chercheurs pensent que c'est l'évolution du cerveau de ces poissons qui aurait conduit à leur spéciation rapide.

Romain Lejeune le 18/05/2011