Galileo en Soyouz

La fusée russe Soyouz a décollé de Kourou le 21 octobre, emportant les deux premiers satellites du réseau Galileo. 

Par Bernard Nomblot, le 19/10/2011

C’est un curieux assemblage qui a décollé du Centre spatial guyanais, à Kourou : la vénérable fusée russe Soyouz est partie de Guyane pour la première fois, avec pour charge utile les deux premiers satellites du futur réseau européen de positionnement global, Galileo.

Premier vol hors de Russie

L’idée de lancer des fusées Soyouz depuis Kourou n’est pas nouvelle. La société Starsem, chargée de commercialiser ces lancements, a été créée en 1996 et c’est en 2005 qu’ont débuté les premiers travaux pour édifier le pas de tir des Soyouz.

Ce pas de tir est maintenant prêt, ainsi que le bâtiment d’assemblage du lanceur, et les premiers éléments de la fusée destinés au lancement sont arrivés en Guyane au printemps dernier.

Un demi-siècle de lancements

La fusée Soyouz est le plus ancien lanceur de satellite encore en activité. Elle dérive du premier missile intercontinental construit par l’Union soviétique, dans les années cinquante. Ce missile, dénommé R-7, a servi à lancer Spoutnik 1, le 4 octobre 1957. Muni d’un étage supérieur, c’est ce même R-7 qui a été utilisé pour tous les vols spatiaux humains de l’Union soviétique, puis de la Russie. 1 700 fusées Soyouz ont été lancées depuis la première mise en orbite d’un satellite (Spoutnik) le 4 octobre 1957.

Pour son premier vol hors de Russie, la fusée Soyouz devra mettre sur orbite les deux premiers satellites du système Galileo qui vise à donner à l’Europe son autonomie par rapport au système américain GPS ou russe Glonass.

Premiers pas de Galileo

Vue d'artiste d'un satellite Galileo après sa mise en orbite

Financé par la Commission européenne et mis en œuvre par l’Agence spatiale européenne (ESA), ce réseau, qui comptera trente satellites, devrait à la fois assurer l’indépendance des Européens, mais aussi apporter une précision supérieure à celle des réseaux déjà disponibles.

Le lancement du programme date de 2001 et le premier lancement d’un satellite de validation technique date de 2005. Ce satellite, suivi d’un second en 2008, a permis de valider les solutions techniques choisies et de tester dans l’espace les horloges atomiques qui seront embarquées dans les satellites de la constellation Galileo.

Après le lancement des deux premiers satellites, un autre tir de Soyouz (prévu début 2012) permettra d’avoir quatre satellites en orbite et de valider le système. Puis d’autres lancements, soit avec des fusées Soyouz, soit avec des Ariane 5, sont attendus jusqu’en 2014, date à laquelle le réseau devra être opérationnel.

Bernard Nomblot le 19/10/2011