L’aire cérébrale de la motivation ?

« Motivé, motivé », si l’on reste motivé, ce serait grâce à une zone très particulière du cerveau : le striatum ventral. C’est ce que suggère une équipe française.

Par Viviane Thivent, le 22/02/2012

La motivation, c’est le désir de faire des choses. La procrastination, c’est l’exact inverse, le désir de remettre les choses à demain. Une équipe française vient de mettre au jour « les mécanismes neuronaux cachés derrière le comportement de la motivation », comme le précise Jean Daunizeau du Centre de recherche en neurosciences de la Pitié-Salpêtrière et co-auteur de l’article (Liane Schmidt et al., Plos Biology, février 2012).

Pour ce faire, ils ont placé des individus dans un scanner, face à un écran. Mission ? Repérer dans une liste de chiffres, le plus élevé, et le sélectionner à l’aide d’une poignée particulièrement difficile à actionner. Mais le jeu en vaut la chandelle car plus les réponses correctes sont nombreuses et rapides, plus le sujet gagne une somme d’argent conséquente. L’appât du gain est une bonne source de motivation.

Par cette expérience, les chercheurs ont pu observer, par IRM fonctionnelle, quelles zones du cerveau s’activaient lorsque le sujet se motivait pour repérer le chiffre gagnant ou pour actionner la poignée, « c’est-à-dire lors d’un effort mental, semblable à celui d’un étudiant se préparant à un examen, et d’un exercice physique, comme dans le cas d’un sportif s’entraînant pour une compétition, » continue Jean Daunizeau.

Représentation du système motivationnel

Il apparaît qu’une même zone cérébrale, le striatum ventral, s’active lorsque l’individu se motive en acte ou en pensée. Plus la motivation – donc le gain potentiel – est élevée, plus l’activation du striatum ventral est importante. Cette région cérébrale serait donc le centre de la motivation.

Reste à savoir s’il existe en miroir une zone de la procrastination. « Il faudrait conduire une étude supplémentaire, spécifique, pour étudier les bases neuronales de cette attitude. » Il faudrait le faire mais la chose n’est pas à l’ordre du jour. En d’autres termes, l’étude de la procrastination peut attendre demain.

Viviane Thivent le 22/02/2012