Débris spatiaux, un risque accru ?

L’explosion du dernier étage d’une fusée Proton le 16 octobre rappelle que les débris spatiaux constituent un danger pour les satellites. 

Par Bernard Nomblot, le 30/10/2012

Les Russes n’ont pas de chance avec leur fusée Proton, qui sert à lancer des satellites lourds. Ainsi, le 6 août dernier, elle a échoué à mettre sa charge utile sur orbite à 36 000 km d’altitude. En effet, après avoir fonctionné correctement jusqu’à une orbite provisoire située à 400 km d’altitude, le moteur du dernier étage a refusé de se rallumer. Les deux satellites de télécommunications ont donc été perdus.
Comme si cet échec ne suffisait pas, l’épave de ce dernier étage a explosé le 16 octobre, probablement à cause du carburant inutilisé. L’explosion a créé un nuage de centaines de débris pouvant varier de quelques millimètres à quelques décimètres. Chacun d’eux est susceptible de frapper à grande vitesse n’importe quel satellite croisant son orbite.
La station spatiale internationale, qui est le plus gros satellite à l’heure actuelle, est potentiellement la plus menacée. Les autorités américaines et russes se veulent rassurantes et affirment que ces débris sont surveillés. Mais le risque d’une collision avec l’ISS ou un autre satellite n’est pas nul et s’aggrave toutes les fois que de nouveaux débris sont créés. On a déjà observé des impacts de minuscules éclats de peinture ou de revêtement de satellite sur plusieurs navettes spatiales.
Ce problème, qui au début de l’ère spatiale pouvait être ignoré, est devenu plus préoccupant, à tel point que des équipes nationales et internationales travaillent sur des projets de satellites nettoyeurs de débris.

Bernard Nomblot le 30/10/2012