De nouvelles maladies infectieuses émergent ; d'autres, oubliées, réémergent
« La Chine du Sras », un reportage de Georges Guillot (16'), © CSI
L'irruption de maladies inconnues
Au cours des vingt dernières années, plus de trente nouvelles maladies infectieuses ont été identifiées dans le monde, depuis le sida en 1983 jusqu’au Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), une nouvelle forme de pneumopathie apparue au printemps 2003.
Ces maladies, dites « émergentes », sont transmises par des germes jusque-là inconnus.
Certains de ces germes sont restés longtemps confinés dans leur milieu d’origine avant d’entrer brusquement en contact avec l’homme, comme le virus Ebola, qui s’est propagé en Afrique tropicale à la faveur de la déforestation.
D’autres ont subi des mutations qui les ont rendus dangereux pour l’espèce humaine.
Une chose est sûre : la découverte de maladies émergentes n’est pas terminée car les agents pathogènes sont innombrables. Selon l’Institut Pasteur, on connaît aujourd’hui moins de 1% des espèces de bactéries vivant sur Terre…
Le retour des maladies oubliées
Choléra, dengue, tuberculose… Les grandes épidémies du passé sont de retour. Certaines de ces maladies dites « ré-émergentes » frappent des régions où on les croyait définitivement éradiquées.
Le choléra a ainsi fait son retour en Amérique du Sud en 1991 après un siècle d’absence, touchant en une seule année plus de 390.000 personnes.
D’autres épidémies, après avoir reculé dans la seconde moitié du XXe siècle, recommencent à s’étendre.
C’est le cas de la tuberculose, qui reprend de l’ampleur notamment en Europe de l’Est et surtout en Afrique subsaharienne où elle touche plus de deux millions de personnes chaque année.
Enfin, des maladies que l’on croyait contenues ont explosé récemment, comme la fièvre dengue. Autrefois limitée à l’Asie du Sud-Est, celle-ci s’est propagée au continent américain dans les années 90 et infecte aujourd’hui 60 à 100 millions de personnes par an dans le monde.
De dangereux microbes
Les maladies infectieuses sont transmises par des germes microscopiques : virus, bactéries, parasites.
- Les virus sont les plus petits ; ils infectent nos cellules pour survivre et se reproduire. Ils sont difficiles à combattre car on ne peut les éliminer qu’en détruisant les cellules colonisées. De plus, certains d’entre eux mutent facilement, comme le virus de la grippe qui revient chaque année sous une nouvelle forme.
- Les bactéries, contrairement aux virus, sont des êtres vivants capables de se reproduire seuls. On peut les combattre grâce aux antibiotiques, qui dérèglent leur métabolisme. Sauf quand elles deviennent résistantes…
- Les parasites vivent aux dépens de l’organisme qui les nourrit. Certains, comme celui du paludisme, défient les systèmes de soins en développant de multiples résistances aux traitements.
Quelques maladies infectieuses classées par type de microbes
Virus : Sida, grippe, fièvres hémorragiques (Ebola, dengue…), maladie du virus du Nil-occidental, fièvre Nipah, hépatites, fièvre jaune, Sras
Bactéries : Tuberculose, légionellose, listériose, choléra, méningite, maladie de Lyme
Parasites : Paludisme, maladie du sommeil, bilharziose, leishmaniose, maladie de Chagas
Les animaux, source de contamination
Les germes infectieux sont souvent transmis à l'homme par les animaux.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus des deux tiers des infections apparues dans les années 90 étaient d'origine animale.
Les microbes peuvent passer d'une espèce à l'autre par simple contact, tel le virus de la « grippe du poulet » ou « grippe aviaire », qui, depuis décembre 2003 et à la date du 10 janvier 2006, a déjà contaminé 146 personnes travaillant ou vivant à proximité immédiate des élevages.
Mais le plus souvent, les maladies animales sont diffusées par des « porteurs de germes » comme la puce ou le moustique.
Les infections peuvent aussi se transmettre par l’alimentation. C’est le cas de la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob, qui entraîne une dégénérescence du cerveau.
Cette maladie rare mais mortelle est liée à la consommation de viande bovine contaminée par l’agent de l’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la « vache folle ».
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