Quelle est la part de responsabilité de l'homme ?
La rançon du progrès
L’évolution des modes de vie et les nouvelles technologies n’ont pas que des avantages : elles favorisent parfois l’émergence de maladies.
Les systèmes de climatisation des bâtiments, quand ils sont mal entretenus, peuvent propager la légionellose, une infection respiratoire causée par des bactéries. L’alimentation moderne, avec notamment l’élevage intensif des animaux, peut aussi être source de maladies.
L’urbanisation et la promiscuité dans les grandes villes (la planète compte aujourd’hui 24 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants) favorisent la propagation des épidémies. Par ailleurs, la consommation excessive de médicaments dans les pays riches a un effet pervers : elle rend les microbes de plus en plus résistants. Selon un rapport remis au gouvernement en juin 2003, la France est à la fois « le pays où l’on prescrit le plus d’antibiotiques et où les niveaux de résistance aux antibiotiques sont les plus élevés ».
L'impact des bouleversements écologiques
En modifiant brutalement la nature, l’homme contribue malgré lui à la propagation des maladies infectieuses. La déforestation à outrance l’expose à de nouveaux germes qui peuvent se révéler dangereux.
Suite à d’importants feux de forêts en Malaisie, 200 à 300.000 chauves-souris ont quitté leur habitat forestier et se sont rapprochées des hommes. Elles ont répandu leur urine (qui contenait le virus) sur des fruits ; les porcs qui mangeaient ces fruits ont été contaminés, puis ce furent les fermiers. Bien que des incertitudes demeurent, c’est le scénario le plus communément admis aujourd’hui pour expliquer la diffusion du virus Nipah qui a causé la mort (par encéphalite) d’une centaine de fermiers en Malaisie en 1999.
La construction de barrages ou de réseaux d’irrigation favorise la multiplication de moustiques et de mollusques vecteurs de maladies. Et à terme, le réchauffement de la planète, dû à l’émission par l’homme de gaz à effet de serre, pourrait avoir de graves conséquences. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une élévation de température de 1 ou 2°C dans les prochaines décennies risque notamment d’étendre vers le Nord le territoire des moustiques vecteurs de maladies tropicales, comme le paludisme ou la dengue.
Les pays pauvres sont les plus gravement touchés par les maladies infectieuses. Selon l’OMS, plus de 90 % des cas surviennent dans ces pays. La malnutrition et le manque d’hygiène favorisent la prolifération des trois principales «maladies de la pauvreté» : sida, tuberculose et paludisme. Les microbes se disséminent dans les lieux d’échanges commerciaux brassant humains et animaux comme, par exemple, dans ce marché aux porcs à Sulawesi (Indonésie).
Quand les germes voyagent...
Les transports ont toujours favorisé les maladies : déjà, au Moyen Age, les épidémies de peste étaient propagées par les rats voyageant dans les cales des navires. En 1991, l’épidémie de choléra qui a touché l’Amérique latine a été causée par un navire venu d’Asie, dont les réservoirs d’eau étaient contaminés. Mais le développement du tourisme, et en particulier du trafic aérien, a accentué ce phénomène.
Car les microbes peuvent non seulement se propager à la surface du globe, mais ils peuvent aussi « sauter » d’un continent à l’autre en quelques heures, bien avant la fin de leur période d’incubation, ce qui rend leur détection difficile.
On l’a vu récemment avec l’épidémie mondiale de Sras.
L’extension de l’épidémie de sida à l’échelle de la planète en est un autre exemple marquant.
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