Pour le meilleur ou pour le pire…

Le mariage est consommé. Entre Société et Performance, l'adhésion est désormais totale. Exit les états d'âme et autres facteurs de désunion. L'appel au dépassement de soi est unanime. Et les mots d'ordre résonnent comme des superlatifs : nous, les enfants de cette société-là, devons être toujours plus efficaces, plus en forme, plus jeunes, plus sexuellement actifs, avec plus de mémoire, plus de contrôle du sommeil et, n'ayons pas peur des mots, de bonheur ! Quand la recherche et l'industrie s'attaquent à nos propres limites, voire à certains mythes – comme celui de l'éternelle jeunesse –, le Graal semble à portée de main : disposer enfin de capacités démultipliées aux plans physique et intellectuel.

On l'aura compris, la course à la performance ne se résume plus, dans ses excès les plus flagrants, au dopage des sportifs de haut niveau. Sous la pression d'un monde où la compétition est omniprésente, cette quête concerne désormais chacun d'entre nous et à toutes les étapes de la vie. Telle est l'ambition de ce dossier : décrypter cette banalisation de la consommation des « pilules de la performance », tout en faisant un point sur leur efficacité réelle, les risques avérés et les systèmes de contrôle. Avec également l'objectif de souligner les enjeux individuels aussi bien qu'économiques et sociétaux posés par cette recherche de performance à tout prix.

 

Rédaction : Isabelle Bousquet Maniguet ; maquette : Didier Muller ; infographies : Dusan Ivanovic ; secrétariat de rédaction : Chantal Le Restif ; recherches iconographiques : Catherine Le Gallou ; assistante de production : Catherine Gaudry. Conseillers scientifiques : Anne Castot (Afssaps) et Edouard Zarifian (professeur de psychiatrie). Rédacteur en chef : Alain Labouze

Isabelle Bousquet et Alain Labouze le 13/07/2007