La nouvelle était trop belle : des années de vie en plus grâce aux progrès de la médecine ! Car, dans le même temps, c'était aussi une bombe à retardement. Le vieillissement démographique a fait monter mécaniquement le nombre de personnes dont on dit pudiquement qu'elles sont « atteintes d'une maladie d'Alzheimer ou d'un trouble apparenté ». Des personnes souvent âgées, dépendantes, vulnérables, sans repères et hors réalité. Hors réalité ? Rien que pour la France, près de 900 000 personnes atteintes, 10 milliards d'euros de dépenses par an, soit 0,6% du PIB. Ne parlons même pas des projections pour les années à venir.

Mais au-delà des chiffres, il y a d'abord ce quotidien dramatique, si difficile à accompagner et à partager. On nous l'aura souvent répété tout au long de cette enquête, un changement radical s'impose dans nos façons de considérer ces personnes malades. Prendre en compte leur « droit au bien-être », par exemple, doit devenir une nécessité impérieuse, que ce soit dans leur propre foyer, quand c'est encore possible, mais aussi dans les maisons de retraite, hôpitaux, unités spécialisées, accueils de jour, hébergements temporaires…

Pour autant, ne soyons pas naïfs ! Nos sociétés sont-elles prêtes à faire face à un défi socioéconomique d'une telle ampleur ? Vivre ou survivre… la question se pose aux malades, à leur entourage et à nos gouvernements.

Isabelle Bousquet
et Alain Labouze

Rédaction : Isabelle Bousquet Maniguet ; secrétariat de rédaction/maquette : Chantal Le Restif ; recherches iconographiques : Catherine Le Gallou et Thierry Dubreuil ; assistante de production : Catherine Gaudry. Conseiller scientifique : Bruno Dubois (Président du comité scientifique de l'Association France Alzheimer). Rédacteur en chef : Alain Labouze.

le 13/07/2007