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V
ÉRONIQUE
V
ASSEUR
,
LANCEUSE
D
’
ALERTE
CHRONIQUE
B
londe, visage volontaire, silhouette d’adolescente,
Véronique Vasseur est une lanceuse d’alerte de poids.
Chacun de ses livres est un pavé dans la mare. Le premier,
Médecin-chef à la prison de la Santé,
a éclaboussé le système
pénitentiaire et l’a fait bouger. «Un peu», nuance-t-elle. Dès
sa première garde à la maison d’arrêt de Paris intra-muros,
en 1993, elle a été saisie par l’ambiance, la crasse, l’odeur
spéciale, l’absurdité de ce monde à part, coupé de la vie…
« J’ai tout de suite pris des notes, tellement ce que je voyais
était inouï. Tout était bizarre, illogique, incompréhensible »,
se souvient-elle, toujours sous le choc vingt ans plus tard.
Elle commence à tenir un carnet de bord. Depuis Michel
Foucault et Robert Badinter dans les années 1980, rien n’avait
été fait, dit ou écrit. «À peine arrivée, j’ai râlé. Les cafards,
