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VÉRONIQUE VASSEUR, LANCEUSE D’ALERTE CHRONIQUE
inquiétants en prenant la température interne en
décembre 2009 : mesures de coercition excessives, explosion
de mesures disciplinaires, locations de téléviseurs trop
chères, terrains de sport inadaptés, parloirs manquant
d’intimité, retards dans la distribution du courrier, permis de
visite accordés à la dernière minute…Véronique Vasseur suit
de loin les opérations de réhabilitation en cours. Elle
s’impatiente et rédige en 2011, à quatre mains avec Gabriel
Mouesca, « La Prison doit changer, la prison va changer
avait-il dit ». Son coauteur est un séparatiste basque qui est
resté derrière les barreaux pendant dix-sept ans et qui est
devenu président de l’antenne française de l’Observatoire
international des prisons. Ensemble, ils s’élèvent contre
l’absence de transparence, la lenteur et l’inertie de l’admi-
nistration pénitentiaire, qui tarde à se réformer, l’ambiguïté
de la classe politique qui, craignant toujours d’en faire trop,
en fait trop peu… Replâtrages et perfusions d’argent au
compte-gouttes ne suffisent pas à assainir la Santé, qui sera
condamnée en janvier 2012 par la cour administrative d’appel
de Paris pour «atteinte à la dignité humaine» ; l’État versera
1 500 euros de dommages et intérêts aux trois détenus à
l’origine de la plainte. Depuis 2014, la maison d’arrêt
parisienne est partiellement fermée pour travaux, seul le
centre de semi-liberté fonctionne, et une rumeur court avec
les rats dans les couloirs, selon laquelle elle sera bientôt
supprimée définitivement. Pas les moyens d’entretenir une
prison intra-muros et son emplacement au cœur de la
capitale, dans l’est du quartier Montparnasse, aiguise
l’appétit des promoteurs… « Je voulais faire péter le “truc”,
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