Phoenix sur Mars : quand la Nasa fait son cinéma

En plein festival de Cannes, la Nasa met les petits plats dans les grands et transforme l'arrivée de la sonde Phoenix sur Mars en événement digne d'une superproduction hollywoodienne. Quand l'Agence spatiale américaine fait son show, voilà ce que cela donne.

Par Viviane Thivent, le 23/05/2008

Un atterrissage aux allures de lancement

On se croirait devant la bande-annonce d'une superproduction américaine : les effets spéciaux sont dignes d'un Spielberg, le rythme d'un Wachowski (Matrix) et la mise en scène d'un De Palma (Mission to Mars). Quant au scénario, il tient sur un ticket de métro : « Lundi matin, la sonde Phoenix parviendra-t-elle à se poser près du pôle Nord martien ? ». Grave question en effet. En 1999, après un voyage spatial de onze mois, la sœur aînée de Phoenix Mars Lander, Mars Polar Lander, s'était écrasée sur la planète rouge sans fournir la moindre information aux chercheurs.

Phoenix Mars Lander, la bande-annonce...

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(nécessite le player QuickTime)

Tel l'oiseau mythique...

Phoenix renaît des cendres de plusieurs missions avortées. L'atterrisseur est en effet la doublure de Mars Surveyor qui devait être lancé en 2001 et qui fut finalement abandonné en 1999 après l'échec de Mars Polar Lander. Une doublure un brin améliorée puisque Phoenix bénéficie des instruments développés pour ces deux précédentes sondes.

Programme Scout : quatre missions

Si l'atterrissage se déroule sans encombre, Phoenix pourra entamer sa mission de trois mois. Grâce à son bras robotisé, ses caméras, ses microscopes et autres spectromètres, la sonde doit étudier le permafrost martien et son évolution au cours des saisons – particulièrement marquées sous ces hautes latitudes. Phoenix est en mesure de détecter dans le sol des molécules de carbone ou d'hydrogène… l'éternelle quête d'une trace de vie sur la planète rouge trouve toujours sa place dans les missions de la Nasa.

À noter qu'avant de tenir le haut de l'affiche de cette vraie fausse superproduction américaine (420 millions de dollars), Phoenix a dû passer un casting drastique... La sonde est en effet la gagnante d'un concours lancé par la Nasa en 2000 dans le cadre du programme Scout. Il s'agissait alors de proposer à l'Agence spatiale des petites missions d'exploration originales, rapides à mettre en œuvre et peu coûteuses. Sur les 43 projets initialement proposés, seuls quatre verront le jour : ARES (un planeur), SCIM (une sonde capable de rapporter sur Terre des échantillons atmosphériques), Marvel (un satellite dédié à l'étude de l'atmosphère) et… Phoenix.

Viviane Thivent le 23/05/2008