Sida : dernières tendances de l’épidémie

De moins en moins de personnes sont infectées par le VIH, et de moins en moins de personnes meurent du sida. Derrière ce constat dressé par l’Onusida, les chiffres dessinent un paysage plus contrasté.

Par Paloma Bertrand, le 02/12/2011

Selon l’Onusida, en 2010, 34 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. Un chiffre dont l’augmentation s’explique principalement par une baisse de la mortalité des malades : 50% des personnes éligibles à la thérapie antirétrovirale ont désormais accès au traitement.
Cependant le nombre de nouvelles contaminations reste important avec 2,7 millions de personnes nouvellement contaminées en 2010. Un taux annuel qui a chuté de 21% entre 1997 – le pic de l’épidémie – et 2010.

Prévalence du VIH dans le monde

L’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH. Près de 68% des personnes vivant avec le VIH résident dans cette partie du monde alors que cette région ne représente que 12% de la population mondiale. Mais l’incidence de l’épidémie (le nombre de nouveaux cas sur une année) est en baisse, même dans les pays les plus durement touchés comme l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Nigéria, la Zambie et le Zimbabwe. À la fin 2009, 37 % des adultes et des enfants répondant aux critères de mise sous traitement antirétroviral recevaient celui-ci dans l’ensemble de la région (41 % en Afrique orientale et australe, et 25 % en Afrique occidentale et centrale), contre 2 % seulement il y a sept ans. En Afrique du Sud, où 5,6 millions de personnes vivent avec le VIH sur une population totale d’environ 50 millions d’habitants, l’incidence a chuté d’un tiers en un peu moins de dix ans.

Dans la région des Caraïbes qui est après l’Afrique sub-saharienne la zone la plus touchée par le VIH (en pourcentage de population), le nombre de nouvelles infections a également diminué d’un tiers depuis 2001.

Dans le même temps, le nombre de personnes vivant avec le VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale a augmenté de 250 % et atteint un total estimé à 1,4 million en 2009, contre 760 000 en 2001. Avec pour principale cause d’infection la consommation de drogues injectables. Rien ne semble indiquer que l’épidémie se soit stabilisée car les nouvelles infections et décès liés au sida continuent d’augmenter.
Dans cette région du monde, la Fédération de Russie et l’Ukraine rassemblent près de 90 % des nouveaux cas de VIH.

En Asie, les épidémies nationales de VIH semblent pour la plupart s’être stabilisées : le nombre de personnes vivant avec le VIH en 2009 est estimé à 4,9 millions, soit un nombre à peu près équivalent à celui d’il y a cinq ans.

Les épidémies de VIH qui affectent l’Amérique centrale et du Sud ont peu évolué au cours des dernières années. Le nombre total de personnes vivant avec le VIH continue d’augmenter - 1,4 million en 2009 contre 1,1 million en 2001 - surtout en raison de la disponibilité de traitements antirétroviraux.
Le tiers environ des personnes vivant avec le VIH en Amérique centrale et du Sud habitent au Brésil.

Quant à l’Amérique du Nord et l’Europe centrale et occidentale, l’épidémie est stable, les rapports sexuels non protégés entre hommes restant le principal mode de transmission.

Paloma Bertrand le 02/12/2011