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respectives de celles-ci et de la place des
individus en leur sein. Postuler qu’il n’y a
pas de « catégories naturelles » signiie
aussi admettre leur plasticité, comme celle
des corps en mouvement, leur perfectibi-
lité corporelle.
Qu’il s’agisse des compétitions d’élite
ou des activités de masse, le sport est un
espace social où la non-mixité est la
norme. Femmes et hommes concourent
donc majoritairement dans des catégories
distinctes, chacune avec ses chrono-
mètres, ses records et ses médailles. Les
corps masculins et féminins y sont explici-
tement hiérarchisés, selon le principe que
les hommes seraient « naturellement »
plus forts. Les seules exceptions ne solli-
citent pas de qualités de force. Histori-
quement, ce sont des loisirs dits de classe,
des pratiques coûteuses à dominante
technique et informationnelle, avec appa-
reillage et instrumentation, comme le tir,
la voile ou l’équitation. Ainsi, le sport
représente un champ particulièrement
intéressant pour questionner les proces-
sus de catégorisation, notamment la bica-
tégorisation par sexe, inhérente au monde
sportif.
DES «CONTRÔLES
DE SEXE» POUR
LES SPORTIVES
À la suite de l’intégration très progres-
sive des femmes dans de nouvelles disci-
plines aux Jeux olympiques, dans les
années 1930, certaines sportives ont
essuyé de nombreuses critiques, alors
que leurs performances s’amélioraient et,
surtout, que leur morphologie était jugée
trop masculine : elles avaient « trop de
muscles », des épaules «baraquées » ou
« trop carrées», «pas assez de poitrine»,
des «hanches gommées» ou encore une
pilosité «anormalement abondante».
Des «contrôles de sexe», désignés éga-
lement parfois comme «tests de féminité»
ou, dans les années 1990, « contrôles de
genre» – des examens médicaux impo-
sés aux sportives –, ont été instaurés,
par tirage au sort, pour la première fois
en 1966, lors des Championnats d’Europe
d’athlétisme à Budapest par l’Association
internationale des fédérations d’athlé-
tisme (IAAF), puis généralisés dès 1968 par
le Comité international olympique (CIO).
Nageuse de la République démocratique
allemande (RDA) aux Championnats d’Europe
de natation, France, 1987.
Certiicat de féminité de l’athlète
Maria José Martinez-Patiño.
SPORT, CATÉGORISATION ET NORMES DE GENRE
