Téléscope de Kepler : des exoplanètes par centaines ?

Après un an dans l'espace, le télescope spatial révèle ses premiers résultats : plusieurs centaines de planètes extrasolaires dont certaines qui pourraient bien ressembler à la Terre.

Par Olivier Boulanger, le 29/06/2010

Le catalogue s'enrichit

Le télescope spatial Kepler

Depuis 1995, 461 planètes exactement ont été découvertes autour d'étoiles autres que le Soleil. Mais le catalogue des planètes extrasolaires (ou exoplanètes) pourrait bien prendre subitement de l'embonpoint : la Nasa vient en effet d'annoncer que son télescope spatial Kepler, en orbite depuis plus d'un an, venait de dénicher plus de 700 planètes potentielles.

Lancé en mars 2009, Kepler a pour mission de rechercher des planètes extrasolaires comparables à notre bonne vieille Terre

La mission de Kepler

L'instrument n'est pas capable d'observer – au sens strict – ces planètes souvent situées à quelques dizaines d'années-lumière. Mais il peut, en revanche, mesurer la très faible baisse de luminosité d'une étoile lorsqu'une planète passe devant son disque. Une méthode connue sous le nom de « méthode des transits ». En étudiant de près 156 000 étoiles sur une période cumulée de 43 jours, Kepler a ainsi pu observer 706 événements de ce type. Reste à vérifier s'il s'agit bien de planètes et non de naines brunes (des étoiles trop froides pour s'allumer) ou bien encore de simples taches solaires. Durant les mois à venir, plusieurs télescopes terrestres équipés de spectromètres vont ainsi étudier ces objets grâce à une autre méthode, celle des vitesses radiales.

400 objets « dignes d'intérêt »

La méthode des vitesses radiales

Un grand nombre des objets observés risque de correspondre à des « Jupiter » chaudes : des planètes géantes gazeuses d'une masse équivalente ou supérieure à la plus grosse planète du système solaire. Mais déjà, les chercheurs estiment que 400 de ces possibles planètes sont particulièrement « dignes d'intérêt ». Ils signifient en cela qu'elles pourraient correspondre aux objectifs fixés : des planètes telluriques (c'est-à-dire « solides » comme la Terre ou Mars) dont les températures de surface seraient suffisamment clémentes pour que la vie puisse s'y développer.

Problème : en attendant les résultats définitifs qui seront rendus publics en février 2011, l'équipe du télescope spatial Kepler ne veut pas révéler d'informations sur ces fameuses « Terres ». Elle compte ainsi s'assurer l'exclusivité de cette découverte. Une démarche que plusieurs voix dans la communauté scientifique ont d'ores et déjà dénoncée.

Olivier Boulanger le 29/06/2010