Après un an dans l'espace, le télescope spatial révèle ses premiers résultats : plusieurs centaines de planètes extrasolaires dont certaines qui pourraient bien ressembler à la Terre.
Le catalogue s'enrichit
Depuis 1995, 461 planètes exactement ont été découvertes autour d'étoiles autres que le Soleil. Mais le catalogue des planètes extrasolaires (ou exoplanètes) pourrait bien prendre subitement de l'embonpoint : la Nasa vient en effet d'annoncer que son télescope spatial Kepler, en orbite depuis plus d'un an, venait de dénicher plus de 700 planètes potentielles.
Lancé en mars 2009, Kepler a pour mission de rechercher des planètes extrasolaires comparables à notre bonne vieille Terre
L'instrument n'est pas capable d'observer – au sens strict – ces planètes souvent situées à quelques dizaines d'années-lumière. Mais il peut, en revanche, mesurer la très faible baisse de luminosité d'une étoile lorsqu'une planète passe devant son disque. Une méthode connue sous le nom de « méthode des transits ». En étudiant de près 156 000 étoiles sur une période cumulée de 43 jours, Kepler a ainsi pu observer 706 événements de ce type. Reste à vérifier s'il s'agit bien de planètes et non de naines brunes (des étoiles trop froides pour s'allumer) ou bien encore de simples taches solaires. Durant les mois à venir, plusieurs télescopes terrestres équipés de spectromètres vont ainsi étudier ces objets grâce à une autre méthode, celle des vitesses radiales.
400 objets « dignes d'intérêt »
Un grand nombre des objets observés risque de correspondre à des « Jupiter » chaudes : des planètes géantes gazeuses d'une masse équivalente ou supérieure à la plus grosse planète du système solaire. Mais déjà, les chercheurs estiment que 400 de ces possibles planètes sont particulièrement « dignes d'intérêt ». Ils signifient en cela qu'elles pourraient correspondre aux objectifs fixés : des planètes telluriques (c'est-à-dire « solides » comme la Terre ou Mars) dont les températures de surface seraient suffisamment clémentes pour que la vie puisse s'y développer.
Problème : en attendant les résultats définitifs qui seront rendus publics en février 2011, l'équipe du télescope spatial Kepler ne veut pas révéler d'informations sur ces fameuses « Terres ». Elle compte ainsi s'assurer l'exclusivité de cette découverte. Une démarche que plusieurs voix dans la communauté scientifique ont d'ores et déjà dénoncée.