Un cratère pour Curiosity

Curiosity, le rover de la mission Mars Science Laboratory, doit être lancé en novembre prochain à destination de la planète Mars. Restait à lui définir un objectif précis. C'est désormais chose faite : Curiosity atterrira au milieu du cratère Gale dont les conditions ont peut-être un jour été favorables au développement de la vie...

Par Olivier Boulanger, le 02/08/2011

Il aura fallu près de cinq ans aux chercheurs de la Nasa pour dénicher un site digne d’intérêt où déposer Curiosity, le rover de la prochaine mission martienne – baptisée Mars Science Laboratory - qui doit débuter en août 2012.

Si une trentaine de sites avaient retenu l’attention des chercheurs, le choix est donc arrêté. Curiosity atterrira dans le cratère Gale situé judicieusement entre les hautes terres du sud et les basses terres du nord, des terrains qui furent jadis inondés.

Le cratère Gale

Avec son piton central, ce cratère de 154 km de diamètre promet des images spectaculaires. Mais le site est surtout d’un grand intérêt scientifique. Les analyses réalisées par les sondes actuellement en orbite montrent en effet que les roches présentes au fond du cratère Gale – des argiles, des sulfates – n’ont pu se former qu’en présence d’eau. Curiosity aura pour tâche de vérifier ces données et de déterminer si les conditions ont un jour été favorables dans cette région au développement de la vie.

La taille du rover et la multiplicité de ses instruments font que Curiosity ne peut se contenter de panneaux solaires. À la différence de ses prédécesseurs Spirit et Opportunity, le rover tire ainsi son énergie d’une pile au plutonium… ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes. La mission aurait dû être lancée il y a 2 ans. Or, avec ce retard, la pile qui ne peut être rechargée ni changée a perdu une grande partie de sa capacité initiale. Il en ressort que la mission devra être revue à la baisse. Plutôt que de parcourir 20 km, Curiosity ne dépassera sans doute pas les 6 km.

Ce petit accroc ne remet cependant pas en cause la mission. Et si l’atterrissage – quelque peu audacieux – se déroule comme prévu, le rover devrait nous offrir quelques beaux résultats.

Olivier Boulanger le 02/08/2011